Affirmant être descendu dans l'arène municipale «pour faire le ménage», le maire Denis Coderre s'est félicité mardi devant un auditoire new-yorkais des progrès réalisés par Montréal pour restaurer sa réputation entachée par les scandales de corruption et de collusion.

«Montréal est de retour. Montréal est de nouveau prêt à faire des affaires», a-t-il déclaré lors d'un discours prononcé devant la chambre de commerce de Manhattan, au terme d'une mission de trois jours à New York.

Hommage à Denis Gallant

Le maire Coderre a cité comme mesure clé de son administration la création du poste d'inspecteur général de Montréal, qui aura pour mission de faire échec à la corruption et à la collusion à la Ville. Il a précisé que l'idée de ce poste lui était venue de l'expérience new-yorkaise.

«Il est important de parler de cela d'abord - après, on pourra parler d'investissement -, parce que tout commence par la confiance, par un environnement propice aux affaires», a-t-il dit en vantant la crédibilité de Denis Gallant, ex-procureur en chef adjoint de la commission Charbonneau, dont la nomination au poste d'inspecteur général de Montréal a été approuvée par les élus montréalais, fin février. «C'est toujours l'éléphant dans la pièce», a déclaré plus tard le maire de Montréal aux journalistes en faisant allusion aux problèmes de corruption et de collusion dans sa ville. «Je pense qu'il faut être franc.»

Denis Coderre avait commencé la journée de mardi en rencontrant des membres de l'administration du maire de New York, Bill de Blasio. Il a notamment eu un échange «inspirant» de 90 minutes avec l'inspecteur général de New York, Mark Peters, qui se rendra à Montréal à son invitation pour rencontrer

Me Gallant.

Le maire s'est également entretenu avec des responsables de la planification urbaine et de la stratégie numérique de New York. Devant la chambre de commerce de Manhattan, il a d'ailleurs rappelé qu'il nommerait bientôt une personne à la tête d'un nouveau service numérique à Montréal.

«Cela enverra un message clair sur l'importance que nous attachons à la connectivité», a-t-il déclaré.

Le maire de Montréal aura aussi rencontré au cours de sa mission new-yorkaise le numéro deux des Nations unies, Jan Eliasson, ainsi que des investisseurs américains, dont des représentants de l'industrie créative au bureau new-yorkais de Sid Lee.

Référendum

Il n'aura pas échappé complètement à la politique québécoise. Invité devant la chambre de commerce de Manhattan à analyser les résultats des élections provinciales du 7 avril, Denis Coderre a répondu: «La population du Québec a dit clairement: "Nous ne voulons rien savoir d'un référendum." Pour les quatre prochaines années, nous aurons donc un gouvernement libéral dont la priorité est clairement l'économie.»