Ce ne sera pas le dernier mot de Washington concernant l'oléoduc Keystone XL. Mais le département d'État américain a fourni hier à Barack Obama des arguments susceptibles de le pousser à donner son feu vert au controversé projet de 7 milliards de dollars.

Dans une dernière étude d'impact environnemental, le département d'État conclut que l'oléoduc de TransCanada n'augmentera pas de façon marquée les émissions globales de gaz à effet de serre.

«Il demeure peu probable que l'approbation ou le refus de tout projet de transport de pétrole brut, y compris le projet proposé, ait un impact notable sur la production de pétrole des sables bitumineux ou sur la demande de pétrole brut dans les raffineries des États-Unis», peut-on lire dans le rapport.

En mars dernier, le département d'État était parvenu à la même conclusion dans sa première étude sur cet oléoduc qui doit assurer le transport quotidien de 830 000 gallons de pétrole brut albertain vers les raffineries de la côte du golfe du Mexique.

Huit autres agences américaines, dont l'Agence de protection de l'environnement (EPA) et le département de l'Intérieur, ont maintenant 90 jours pour examiner le rapport du département d'État sous l'angle de «l'intérêt national» et soumettre leurs commentaires au secrétaire d'État John Kerry. La décision ultime, attendue depuis cinq ans, reviendra à Barack Obama.

En juin dernier, le président américain a affirmé qu'il approuverait le projet Keystone XL seulement s'il avait la certitude que l'oléoduc n'augmenterait pas de façon marquée les émissions de gaz à effet de serre aux États-Unis.

Critique des écologistes

Les écologistes américains ne manqueront pas de réagir avec indignation à l'approbation du projet. Hier, certains d'entre eux ont critiqué le rapport final du département d'État en rappelant les doutes subsistant sur l'impartialité des auteurs de la première étude d'impact environnemental de l'Agence.

Un inspecteur général enquête en effet sur un conflit d'intérêts présumé impliquant certains auteurs de cette première étude qui ont déjà travaillé pour TransCanada.

«Dans ce qui pourrait être perçu comme un empressement à plaire à l'industrie pétrolière et au gouvernement canadien, le département d'État publie ce rapport au milieu d'une enquête sur des conflits d'intérêts et des mensonges de son contractant», a déclaré Erich Pica, président de l'organisme Friends of the Earth.