Abou Anas al-Libi, capturé samedi par les Américains à Tripoli, avait été inculpé à New York en 2000 pour les attentats contre les ambassades américaines en Tanzanie et au Kenya, et le FBI offrait jusqu'à 5 millions de dollars pour sa capture.

Âgé de 49 ans, né à Tripoli, il a un temps vécu au Royaume-Uni, où il avait obtenu l'asile politique selon le FBI.

Il avait été arrêté par Scotland Yard en 1999, mais avait été relâché faute de preuve, selon le quotidien britannique The Guardian.

Il a été mis en accusation devant le tribunal fédéral de Manhattan en 2000 avec 20 autres membres présumés d'Al-Qaïda, notamment de complot visant à tuer des citoyens américains et complot visant à détruire des bâtiments et propriétés des États-Unis.

Ces attentats avaient tué plus de 200 personnes, dont 12 Américains, le 7 août 1998.

Abou Anas figurait sur la liste des personnes les plus recherchées par le FBI, qui offrait «jusqu'à 5 millions de dollars» pour toute information permettant son arrestation ou sa condamnation.

Le FBI le décrit comme un homme d'«1,78 m à 1,88 m», avec une cicatrice sur le côté gauche du visage, et portant généralement une barbe.

Après sa capture, il a été amené à bord d'un navire de guerre de la US Navy pour y être interrogé.

De son vrai nom Nazih Abdul Hamed al-Raghie, il avait été membre du Groupe islamique de combat libyen (GICL) avant de rejoindre Al-Qaïda.

Tripoli a dénoncé sa capture, estimant qu'il s'agissait d'un «enlèvement», et affirmant ne pas avoir été prévenu.

«Abou Anas al-Libi est quelqu'un d'important au sein d'Al-Qaïda et il s'agit d'une cible appropriée pour l'armée américaine», a affirmé le secrétaire d'État américain John Kerry en marge du sommet de l'Asie-Pacifique en Indonésie.

Il a souligné qu'il avait commis des «actes terroristes» et avait été «dûment inculpé par des tribunaux dans le cadre d'un processus judiciaire».

Les Américains l'accusent d'avoir notamment mené dès 1993 des opérations de surveillance «visuelle et photographique» de l'ambassade américaine à Nairobi. L'année suivante, selon les documents de justice, Abou Anas avait étudié avec d'autres membres d'Al-Qaïda plusieurs cibles possibles d'attentat, dont l'ambassade américaine à Nairobi, l'agence américaine pour le développement international à Nairobi et des «cibles britannique, française et israélienne à Nairobi».