Le président Barack Obama a officiellement entamé dimanche son second mandat à la tête des États-Unis en prêtant serment lors d'une brève cérémonie à la Maison-Blanche, avant les festivités grandioses de lundi auxquelles sont attendues des centaines de milliers de personnes.

«Moi, Barack Hussein Obama, je jure solennellement de remplir fidèlement les fonctions de président des États-Unis, et, dans toute la mesure de mes moyens, de sauvegarder, protéger et défendre la Constitution des États-Unis», a déclaré à 11h55 le 44e dirigeant américain, main droite levée face au président de la Cour suprême John Roberts.

Cette cérémonie, à laquelle n'assistaient qu'une poignée de personnes dont la famille de M. Obama, n'a duré que quelques secondes dans le «salon bleu» au rez-de-chaussée de la Maison-Blanche.

Le président a prêté serment en posant la main gauche sur la Bible de la famille de son épouse Michelle. La «première dame» portait le livre saint. «Je l'ai fait», a ensuite glissé M. Obama à la plus jeune de ses filles, Sasha, 11 ans, qui le félicitait: «tu ne t'es pas planté!», a-t-elle plaisanté.

Aux États-Unis, les mandats présidentiels débutent le 20 janvier suivant l'élection présidentielle, à midi, selon la Constitution. Mais la tradition veut que lorsque le 20 tombe un dimanche, les festivités publiques aient lieu le lendemain.

M. Obama prêtera donc une nouvelle fois serment lundi en plein air devant des centaines de milliers de personnes rassemblées sur l'immense esplanade du «Mall», face au Capitole. Il prononcera ensuite un discours où il dévoilera sa vision pour les quatre années à venir.

Donnant un avant-goût du ton de son intervention, M. Obama s'est voulu oecuménique, dimanche soir lors d'une réception officielle à Washington.

«Sachez que ce que nous fêtons n'est pas l'élection ou la prestation de serment d'un président, ce que nous faisons, c'est célébrer chacun d'entre nous et ce pays formidable qui est le nôtre», a-t-il dit.

«Et quand nous aurons fini, faisons en sorte de travailler aussi dur que possible pour laisser des États-Unis qui ne sont pas seulement dignes de notre passé, mais aussi de notre avenir», a ajouté le président, alors que de nombreux dossiers épineux l'attendent dès cette année, notamment budgétaires face à ses adversaires républicains qui ont conservé leurs bastions du Congrès.

Journée historique

M. Obama, réélu le 6 novembre pour un deuxième et dernier mandat de quatre ans, avait démarré sa journée de dimanche par un dépôt de gerbe devant la tombe du soldat inconnu au cimetière militaire national d'Arlington, accompagné de son vice-président Joe Biden, qui avait déjà prêté serment.

Le président et sa famille ont ensuite assisté à un office religieux dans une église de Washington.

Lundi devant le Capitole, M. Obama prêtera serment sur deux Bibles, celle de son lointain prédécesseur Abraham Lincoln, sauveur de l'Union, et celle de Martin Luther King, héraut de la lutte pour les droits civiques.

Son discours d'investiture sera suivi d'un grand défilé tout au long de Pennsylvania Avenue, l'artère qui relie le siège du pouvoir législatif à la Maison-Blanche.

La première investiture de M. Obama, en janvier 2009, avait donné lieu à une affluence de près de deux millions de personnes sur le «Mall», l'immense esplanade au coeur de Washington. Cette année, les organisateurs tablent sur la moitié ou le tiers de ce chiffre.

La journée de lundi, entamée par une messe dans l'église Saint John's proche de la Maison-Blanche, se conclura par les bals d'investiture au palais des Congrès de Washington, où des dizaines de milliers de personnes et un aréopage de vedettes sont attendues, notamment Stevie Wonder, Katy Perry et le groupe de rock Soundgarden.

Des dizaines de milliers de membres des forces de l'ordre sont en outre mobilisés pour sécuriser le centre de la capitale fédérale américaine, transformé en camp retranché. La température ne devrait pas dépasser 3°C et des précipitations sont possibles dans l'après-midi de lundi.