Le président américain Barack Obama a annoncé jeudi la nomination de son bras droit, Jacob Lew, à la tête du département du Trésor, et a exhorté le Sénat à le confirmer rapidement à ce poste.

Annonçant officiellement sa décision de placer au poste de ministre de l'Économie et des Finances celui qui est secrétaire général de la Maison-Blanche depuis un peu moins d'un an, M. Obama a déclaré qu'il ne pouvait pas «trouver meilleure personne» pour succéder à Timothy Geithner à cette fonction éminente.

«J'espère que le Sénat validera sa nomination aussi vite que possible», a ajouté M. Obama, dont les adversaires républicains lançaient au même moment une campagne hostile à M. Lew, un habitué des postes gouvernementaux qui fut directeur du Bureau du budget de la Maison-Blanche (OMB) de novembre 2010 à janvier 2012, après un passage à un poste de direction au département d'État.

Pour être confirmé dans ses fonctions, M. Lew devra obtenir un vote favorable du Sénat, où les démocrates disposent de 55 sièges sur 100. Mais pour surmonter l'obstruction prévisible des républicains, une supermajorité de 60 voix s'avèrera nécessaire.

Or, dès jeudi, plusieurs sénateurs de droite ont annoncé qu'ils profiteraient des auditions de M. Lew pour faire le procès du président. «Cet homme fut l'architecte de la politique budgétaire d'Obama», a lancé l'un d'eux, Jeff Sessions: «C'est (une politique) fondamentalement erronée et je ne pense pas qu'il ait été honnête avec les Américains».

Avec la crise, le déficit budgétaire des États-Unis s'est envolé pour atteindre 10,1% du PIB américain en 2009. Il décroît depuis, et s'il est resté très élevé, à 7% pour l'exercice budgétaire 2012 qui s'est achevé en septembre, le pays a connu cette année-là sa cure d'assainissement des comptes publics la plus intense depuis 1987.

À l'inverse de M. Geithner, M. Lew, qui est âgé de 57 ans, n'a qu'une connaissance très limitée de la finance. À son arrivée au pouvoir en janvier 2009, M. Obama avait besoin de quelqu'un capable de comprendre la complexité des marchés financiers pour permettre à l'économie américaine, alors en chute libre, de redresser le cap.

Aujourd'hui, alors que la dette de l'État fédéral tourne aux alentours de 107% du PIB, le président a fait le choix d'un homme à la réputation de négociateur discret, mais efficace.

Il devrait d'ailleurs revenir à M. Lew, dès sa prise de fonction, de trouver rapidement une solution avec le Congrès pour permettre un relèvement de la limite légale de la dette (16.394 milliards de dollars) afin de permettre à l'État de continuer de fonctionner normalement au-delà des derniers jours de février.

M. Obama a également rendu un hommage appuyé à M. Geithner, qui a été très longtemps applaudi par l'assistance présente à la cérémonie de nomination de M. Lew à la Maison-Blanche. Timothy Geithner apparaîtra plus tard comme «l'un de nos meilleurs secrétaires au Trésor», a-t-il assuré.