«Reine du Pacifique» pour les médias, délinquante la plus dangereuse du pays pour le gouvernement mexicain, Sandra Ávila Beltrán vient de perdre sa première bataille contre les États-Unis.

Après plus de deux ans de courtoisies juridiques, celle dont le glamour a inspiré les chanteurs populaires et les scénaristes a été extradée chez le voisin américain. Elle devra répondre à des accusations de trafic de cocaïne et d'association de malfaiteurs devant une cour fédérale de Floride.

Première prise importante de l'ère Felipe Calderón dans sa guerre contre les cartels, Sandra Ávila Beltrán fait toujours le bonheur des médias racoleurs. Depuis 2007, la reine est sans royaume, mais rien ne résiste à la diva. Dans sa prison, elle continuait de recevoir ses injections de botox et bénéficiait d'un traitement de personnalité de marque.

Il faut dire qu'elle a le narcotrafic dans les veines. Nièce d'un chef du cartel de Juarez, elle a pu se faire une place dans ce milieu ultramachiste grâce à sa lignée. Et pour s'imposer, Ávila Bertrán a joué des hommes comme elle a joué de son corps.

Femme fatale

Deux fois femme de policiers véreux et assassinés, elle a multiplié les conquêtes crapuleuses et son charme n'a pas eu de frontières. Lors de son arrestation, les Mexicains l'ont découverte aux côtés de l'un des plus grands trafiquants colombiens, Juan Espinoza Ramirez, surnommé le Tigre.

Jusqu'à présent, ses avocats avaient habilement fait tomber toutes les charges qui pesaient sur elle devant leur propre justice. Il fut étrangement impossible de la relier aux 9,5 tonnes de cocaïne saisies sur un cargo par la police mexicaine en 2001, en partance chez le voisin du Nord, et pour lesquelles elle avait été arrêtée.

De leur côté, les États-Unis l'accusent d'avoir fait passer plus de 100 kg de cocaïne à Chicago entre janvier 1999 et mars 2004. Blanchie dans son pays, la reine du Pacifique restera une héroïne de roman et de telenovela au Mexique. C'est désormais sur le sol américain que s'ouvre un nouveau chapitre. Il peut durer jusqu'à perpétuité.