Un groupe de soldats américains qui affirment avoir été violés, insultés et agressés par leurs anciens camarades exigent du Pentagone qu'il modifie la manière dont sont gérés de tels dossiers.

Plus d'une dizaine de femmes et deux hommes - membres actifs ou retraités de l'armée américaine - prétendent que les soldats violent et agressent impunément leurs camarades, et que les victimes sont trop souvent contraintes de continuer à servir aux côtés de leurs agresseurs présumés.

Dans un recours collectif fédéral déposé mardi, les plaignants réclament que de telles plaintes soient confiées à un enquêteur impartial extérieur, puisque les officiers individuels ont trop de pouvoir sur la manière dont sont gérées ces allégations.

Les agresseurs présumés visés par la plainte incluent un enquêteur criminel de l'armée et un commandant de la Garde nationale. Les crimes présumés vont d'une agression verbale obscène à un viol collectif.

Une réserviste de l'armée déployée en Irak affirme ainsi avoir été violée par deux de ses collègues, qui auraient filmé l'agression et fait circuler les images. En dépit des nombreuses ecchymoses sur son corps, elle prétend qu'aucune accusation n'a été déposée parce que, selon le commandant, elle ne se comportait pas comme la victime d'un viol et qu'elle ne s'était pas suffisamment défendue.

Une autre femme affirme avoir été violée par un collègue de la Garde côtière. Aucune enquête sérieuse n'a été menée, a-t-elle dit, et elle a été contrainte de continuer à vivre sur le même étage que son agresseur présumé. Les responsables auraient aussi toléré qu'elle soit traitée de «putain» et de «menteuse» par ses camarades.

La poursuite affirme enfin que lorsque des accusations sont portées, il s'agit souvent d'accusations moins graves et que les agresseurs présumés peuvent ensuite continuer à servir dans l'armée.