Le chef des Marines, le corps d'élite de l'armée américaine, a réaffirmé mardi son opposition à l'abolition de la mesure interdisant aux soldats américains d'afficher leur homosexualité, estimant que cela provoquerait la mort de soldats.

La présence de soldats ouvertement homosexuels dans une unité engagée dans des combats pourrait «distraire» leurs collègues, a déclaré le général James Amos à des journalistes.

«Je ne veux pas perdre de Marines à cause d'un manque de concentration. Je ne veux pas aller voir de Marines amputés des jambes à Bethesda», un hôpital militaire dans la banlieue de Washington, a-t-il justifié. «Les erreurs et l'inattention ou la distraction provoquent la mort de Marines».

Une étude du Pentagone dévoilée fin novembre montre qu'une majorité de militaires sont prêts à accepter l'abrogation de la loi dite «Don't ask, don't tell» («ne rien demander, ne rien dire»).

Mais une majorité des Marines servant dans des unités de combat voient d'un mauvais oeil la levée du tabou gay. «Je dois y prêter attention», a expliqué le général Amos.

L'abrogation de cette mesure, adoptée en 1993 et qui oblige les militaires gays et lesbiennes à taire leur homosexualité sous peine d'exclusion, est un cheval de bataille du président Barack Obama.

Une levée du tabou gay risque de «de nuire aux opérations de combat en cours», avait déjà affirmé le patron des Marines lors d'une audition du Congrès.

Pour Fred Sainz, un porte-parole de Human Rights Campaign, une organisation militant pour l'abrogation de la loi, «le général Amos devrait écouter ses deux patrons, le secrétaire à la Défense (Robert Gates) et le chef d'état-major interarmées (Mike Mullen)» qui poussent le Congrès à abroger cette loi.

«Il n'y aucune raison de penser que les déclarations théâtrales et désespérées du général Amos deviennent réalité», affirme-t-il dans un communiqué.