L'ancien président des États-Unis Bill Clinton est venu vendredi à la rescousse de son successeur Barack Obama, soutenant sans équivoque le compromis fiscal controversé conclu entre ce dernier et les républicains, et la ratification du traité de désarmement START.

«À mon avis c'est un bon projet de loi et j'espère que mes amis démocrates vont le soutenir», a déclaré M. Clinton à propos du compromis fiscal lors d'une conférence de presse impromptue à la Maison Blanche au côté de M. Obama, au terme d'une rencontre entre les deux hommes dans le Bureau ovale.

M. Obama a annoncé lundi avoir conclu un «accord-cadre» avec les républicains du Congrès sur la fiscalité, prévoyant de prolonger pendant deux ans les cadeaux fiscaux hérités de l'ère Bush, y compris pour les plus riches, en échange notamment d'une extension de l'assurance-chômage jusqu'à la fin 2011.

Mais les élus démocrates de la Chambre des représentants sont entrés en révolte contre ce marchandage faisant selon eux la part trop belle aux républicains, avant même que ces derniers ne prennent le contrôle de cette assemblée en janvier après leur victoire aux législatives du 2 novembre.

M. Clinton, président de 1993 à 2001, a également manifesté son soutien à M. Obama qui tente d'obtenir des républicains au Sénat qu'ils acceptent de ratifier le nouveau traité de désarmement nucléaire START avec la Russie.

«Ils n'ont pas besoin de mon soutien sur cela, parce que nous avons beaucoup de soutiens chez les républicains, dont celui du premier président (George H.W.) Bush. Je pense que START est très important pour l'avenir de notre sécurité nationale», a indiqué M. Clinton.

L'ancien dirigeant démocrate, le seul membre de son parti à avoir été élu et réélu à la présidence américaine depuis la Seconde Guerre mondiale, a été introduit par M. Obama dans la salle de presse de la Maison Blanche.

M. Obama a noté que M. Clinton «a été président pendant la meilleure période de prospérité économique que nous avons connue dans notre existence».

Mais M. Clinton avait aussi dû partager le pouvoir avec un Congrès républicain hostile à sa politique lors d'une partie de son mandat. Vendredi, l'ancien président a refusé de dire quels conseils il avait donnés à son successeur.

«Je respecte une règle, c'est que si (M. Obama) me demande mes conseils, ce que je dis ne devient public que s'il le décide», a expliqué le 42e président des Etats-Unis.

M. Clinton avait vu le contrôle des deux chambres du Congrès échapper aux démocrates en 1994, deux ans après son arrivée à la Maison Blanche, avant d'être réélu en 1996. M. Obama a quant à lui vu ses alliés perdre la majorité à la Chambre des représentants, mais la garder de justesse au Sénat.

Plus tôt vendredi, le porte-parole de la Maison Blanche Robert Gibbs avait assuré que les relations entre MM. Obama et Clinton étaient bonnes, en tout cas bien meilleures qu'à l'époque de la bataille pour l'investiture démocrate à la présidentielle, lors de laquelle M. Obama était en concurrence avec l'épouse de M. Clinton, Hillary.