La Cour suprême des États-Unis a décidé vendredi de maintenir la loi qui oblige les homosexuels servant dans l'armée à cacher leur orientation sexuelle, le temps qu'une juridiction inférieure se prononce sur l'affaire.

La plus haute juridiction a rejeté la requête d'un groupe militant pour les droits des homosexuels, le Log Cabin Republicans, qui avait demandé à suspendre l'application de la loi Don't ask, don't tell (DADT, Ne rien demander, ne rien dire).

Suite à la décision de la Cour suprême, la loi restera en vigueur au moins jusqu'à la mi-mars, date à laquelle une juridiction inférieure doit statuer sur le sort du texte, après une série d'auditions et de témoignages.

Pour R. Clarke Cooper, du groupe Log Cabin Republicans, la loi DADT est «anticonstitutionnelle parce qu'elle prive soldats, marins, aviateurs, garde-côtes et Marines des droits fondamentaux chers à tous les Américains, ceux-là même que nos forces armées défendent de leurs vies».

Le président Obama, opposé à cette loi adoptée en 1993, souhaite que le débat quitte l'arène judiciaire, et voudrait obtenir son abrogation au cours de la session du Congrès sortant qui se réunit à partir du 15 novembre, avant l'arrivée des nouveaux élus issus des élections du 2 novembre qui ont vu la Chambre basculer du côté républicain.

Selon un sondage conduit auprès des troupes par le Pentagone et rendu public jeudi, 70% des soldats américains sont en faveur ou indifférents à la levée du tabou homosexuel dans l'armée.

La décision de la Cour suprême intervient après que la presse eut rendu publiques jeudi, en citant des sources anonymes, les conclusions d'une enquête du Pentagone devant être remise au président Barack Obama le 1er décembre, selon lesquelles l'armée ne pâtirait pas d'une levée du tabou homosexuel.

Le ministre de la Défense, Robert Gates, a réagi vendredi à ces fuites en «condamnant fermement la diffusion non autorisée d'informations à propos de ce rapport» et a «ordonné une enquête», selon un communiqué de son porte-parole, Geoff Morrell.

M. Gates est «très préoccupé et extrêmement déçu que des sources anonymes au sein du département de la Défense aient révélé de manière sélective des aspects du rapport préliminaire», selon M. Morrell, pour qui ces fuites visaient probablement à «orienter la perception du rapport avant sa publication».