Le président américain Barack Obama a affirmé mardi soutenir pleinement la réforme du système d'assurance maladie élaborée par le Sénat, faisant même part de son «enthousiasme» vis-à-vis d'un projet qui concrétise selon lui «95 pour cent» de ses promesses de campagne.

Dans un entretien accordé au Washington Post qui l'a mis en ligne sur son site internet, M. Obama a dit «ne pas soutenir le projet de loi (seulement) du bout des lèvres. Je suis très enthousiaste vis-à-vis de ce que nous avons réussi».

Après des mois de tractations, les sénateurs démocrates ont réussi à se mettre d'accord lundi sur un texte de loi réformant la couverture santé, permettant d'obtenir 60 voix sur les 100 nécessaires à l'adoption du projet sans risquer un blocage des républicains.

Le projet de loi vise à fournir une couverture à 31 des 36 millions d'Américains qui en sont dépourvus: 94% des moins de 65 ans seraient couverts. S'il est adopté jeudi comme prévu, le texte devra être fusionné avec celui qui a déjà été voté à la Chambre des représentants, avant d'être soumis à un vote définitif espéré avant fin janvier.

Assurant que le texte du Sénat accomplissait «95 pour cent» de ce qu'il avait promis pendant sa campagne, M. Obama a estimé que l'essence de la réforme n'avait pas été altérée.

«Nous n'estimons pas que les éléments centraux (du projet) destinés à aider les Américains ont été modifiés de façon importante», a-t-il dit au quotidien de la capitale.

«Est-ce que ces éléments de loi contiennent exactement tout ce que je veux? Bien sûr que non. Mais ils comportent les mesures nécessaires à la réduction des coûts (de santé) pour les entreprises, les familles et l'État», a-t-il plaidé.

Revenant sur le dossier de «l'option publique», une caisse d'assurance maladie gérée par l'État qui aurait été mise en concurrence avec les assureurs privés mais a été abandonnée au Sénat, M. Obama a reconnu que ce sujet était «devenu un motif de contentieux entre la gauche et la droite».

Il a toutefois assuré qu'il n'avait «pas fait campagne pour l'option publique» avant son élection de novembre 2008.

Sur un autre grand dossier du début de sa présidence, la lutte contre le réchauffement climatique, M. Obama a reconnu que faire adopter par le Sénat une loi limitant les émissions de gaz à effet de serre «sera difficile».

«Mais je suis certain que nous pouvons montrer aux Américains que nous devons être à la pointe de la technologie en matière d'énergies vertes (et) que ce sera un des éléments clés de la croissance dans les années à venir», a jugé le président.