Sonia Sotomayor, la candidate du président Barack Obama à la Cour suprême, où elle pourrait devenir la première juge hispanique, a assuré lundi devant le Sénat que ses décisions étaient fidèles à la loi, alors que certains sénateurs s'interrogent sur sa partialité.

Mme Sotomayor, 55 ans, a commencé lundi à se soumettre au feu roulant des questions et remarques des sénateurs en vue de sa confirmation.

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Souriante, quoique visiblement intimidée, elle a fait son entrée dans la salle d'audience de la commission judiciaire du Sénat peu avant 10h00.

«Au cours du dernier mois, de nombreux sénateurs m'ont questionné sur ma philosophie judiciaire. C'est simple: être fidèle à la loi», a-t-elle déclaré devant la commission.

Durant les quatre prochains jours, les sénateurs auront pour tâche d'évaluer à l'aune des ses réponses si Mme Sotomayor est apte à occuper un des postes les plus exposés et enviés du système judiciaire américain: celui de juge à la Cour suprême, institution née en 1789 avec la Constitution des Etats-Unis, et dont le rôle est de garantir que les décisions de justice prises dans les 50 Etats de l'Union sont en accord avec la «Loi suprême» du pays.

Le sénateur démocrate Patrick Leahy, qui préside la commission, avait ouvert les débats en brossant un portrait flatteur de Mme Sotomayor, qualifiant de «véritable histoire américaine» son parcours, du Bronx, un quartier populaire de New York, à la prestigieuse université de Princeton pour arriver, très probablement, au pinacle: un siège à la Cour suprême des Etats-Unis.

Sonia Sotomayor «a compris qu'il n'existait pas une loi pour une race et une loi pour une autre (...), qu'il n'y avait pas une loi pour les riches et une autre pour les pauvres. Il n'y a qu'une seule et unique loi», a dit M. Leahy.

Si Sonia Sotomayor était confirmée par les sénateurs, elle deviendrait la troisième femme à occuper un tel poste et la première d'origine hispanique.

Elle succèderait à David Souter qui s'est retiré en juin.

Mais avant cela, Mme Sotomayor doit répondre aux critiques de l'opposition conservatrice qui doute notamment de son impartialité.

Le chef des républicains de la commission judiciaire Jeff Sessions a ainsi estimé que si Mme Sotomayor était confirmée, «un nouveau monde tout beau, tout neuf, s'ouvrirait à nous, dans lequel les mots sonnent creux et les juges ont la possibilité de ne voir que tel ou tel aspect des choses. Dans ce monde-là, un juge est libre de se battre pour faire avancer le sujet politique ou de société qu'il estime d'importance».

M. Sessions, sénateur de l'Alabama, a poursuivi: «Je ne voterai pas, et je pense qu'aucun sénateur ne devrait voter pour une personne nommée par un président qui estime acceptable qu'un juge laisse ses origines, son sexe, ses préjugés ou ses sympathies influencer d'une manière ou d'une autre les parties présentes dans un tribunal».

«Mon expérience professionnelle et personnelle m'aide à écouter et à comprendre, et la loi régit toujours le résultat, dans toutes les affaires», a souligné la magistrate dans son discours de présentation.

L'opposition républicaine a peu de chances de lui faire barrage. Sur le papier, les démocrates détiennent 60 sièges au Sénat, soit la majorité nécessaire pour lui donner le feu vert.

Sonia Sotomayor devait répondre directement aux questions des élus mardi.