Malgré le changement de cap opéré par le président Barack Obama ces derniers mois, le calvaire des Américains n'est pas terminé.

À en croire le sondage Angus Reid, ils demeurent obsédés par la crise économique et convaincus que leur pays va dans la mauvaise direction.

 

Preuve que la crise affecte leur moral: 41% des Américains pensent que les États-Unis sont sur «la mauvaise voie».

Moins du tiers, soit 31%, estiment au contraire que le pays va dans la bonne direction. Les autres Américains interrogés se disent incertains.

Selon le directeur de la chaire d'études politiques et économiques américaines à l'Université de Montréal, Pierre Martin, une partie des Américains qui parlent d'une «mauvaise voie» sont probablement en accord avec les politiques mises de l'avant par Barack Obama, mais estiment que les améliorations ne sont pas encore notables.

L'autre partie des Américains qui tient le même discours est probablement formée de conservateurs d'allégeance républicaine, estime M. Martin. Leur opinion serait donc «un refus très partisan de considérer quoi que ce soit de positif», dit-il.

À la base des inquiétudes en sol américain: l'économie. C'est la réponse donnée par 53% des Américains lorsqu'on leur a demandé: «Quelle est la question la plus importante à laquelle les États-Unis doivent se confronter aujourd'hui?»

Les autres enjeux ne font pas le poids. La santé arrive en deuxième position, à 9%. Le terrorisme, véritable bête noire des Américains sous George W. Bush, glisse en cinquième position, à 3%. Et seuls 2% des Américains placent en tête de liste les guerres en Irak et en Afghanistan.

«Il n'y a rien d'étonnant à ce que l'économie prenne une telle place dans les préoccupations des Américains. C'est une crise d'une ampleur sans précédent depuis la Grande Dépression», fait remarquer M. Martin. Il précise que l'enjeu de la santé est intimement lié aux problèmes économiques actuels.

Par ailleurs, si le désengagement américain semble rassurer la population, l'expert estime que si l'Afghanistan et le Pakistan les préoccupent moins, c'est surtout parce que les Américains perçoivent mal l'ampleur des défis dans ces deux pays. «C'est clair que n'importe quel observateur objectif va se rendre compte qu'on n'est pas sorti du bois dans ce dossier!»