Un témoin à charge a affirmé mercredi qu'O.J. Simpson avait expressément demandé à ses compagnons d'apporter des armes et de les montrer, lors de l'incident qui lui vaut de risquer la prison à vie devant un tribunal de Las Vegas (Nevada, ouest).

Dans un récit détaillé des préparatifs de l'opération du 13 septembre 2007 dans un hôtel de la capitale américaine du jeu, Walter Alexander, un ancien ami de l'accusé, a expliqué que M. Simpson avait demandé à ses compagnons, dont il faisait partie, de se munir d'armes à feu et d'avoir l'air de «durs».

   «Je veux que quelqu'un prenne soin de ma sécurité (...) vous pensez que vous pouvez apporter des flingues?», aurait demandé l'ancien champion, selon M. Alexander, l'un des quatre complices présumés d'O.J. Simpson sur cinq à avoir accepté de témoigner contre l'accusé en échange d'une clémence de la justice.

   «Je doute que vous en aurez besoin (des armes), c'est seulement pour vous protéger. Mettez-les à votre ceinture et laissez vos vestes ouvertes pour qu'ils puissent voir (les armes) lorsque vous marchez», a ajouté M. Alexander, citant toujours M. Simpson.

   Selon le parquet, l'ancien champion de football américain, célèbre pour avoir été acquitté en 1995 du meurtre de son ex-épouse et de l'ami de celle-ci à Los Angeles, a dérobé plus de 700 objets à deux marchands de souvenirs sportifs, accompagné de cinq hommes de main dont certains étaient armés.

   Depuis le début de la procédure, M. Simpson assure que ces objets lui avaient été volés, qu'il ne voulait que les récupérer et qu'il ignorait que certains de ses compagnons portaient des armes.

   M. Alexander a affirmé qu'il avait émis des réserves sur l'opération et avait demandé à O.J. Simpson ce qui se passerait si la police intervenait.

   «J'emmerde la police, c'est mes trucs», aurait répondu l'accusé, selon le témoin.

   Et au moment d'entrer dans la chambre d'hôtel où se trouvaient les deux marchands de souvenirs et leurs objets, s'est souvenu M. Alexander, il avait encore éprouvé des doutes, alors que M. Simpson avait selon lui demandé à un autre complice présumé de sortir son arme.

   «Ca va être un cambriolage», a-t-il affirmé avoir entendu. «Je voulais faire demi-tour, mais O.J. était mon ami et j'ai dit que je le couvrais. Mais je ne voulais pas entrer dans la chambre».

   C'est la première fois en dix jours de procès qu'un témoin charge M. Simpson aussi clairement. Lundi et mardi, un autre complice présumé ayant accepté de témoigner, Charles Ehrlich, avait assuré que M. Simpson savait qu'une arme avait été brandie lors de l'incident, un témoignage capital pour le parquet afin de prouver la constitution du crime de vol à main armée.

   Mais M. Ehrlich avait aussi reconnu ne pas se souvenir de tout l'incident en détail.

   Orenthal James Simpson, 61 ans, est visé par 12 chefs d'accusation dont 11 sont des crimes, et risque de finir ses jours sous les verrous s'il est reconnu coupable d'enlèvement.

   En 1995, M. Simpson, qui est noir, avait été acquitté à Los Angeles par un jury comprenant neuf Noirs. La ville se remettait difficilement des émeutes raciales meurtrières de 1992 et la défense avait dépeint M. Simpson comme la victime d'une police raciste.

   La conclusion de ce procès reste encore aujourd'hui controversée et le nom de Simpson sulfureux.