Le président sud-africain Jacob Zuma a exprimé mardi à Conakry sa solidarité aux trois pays les plus touchés par Ebola, lors d'une visite visant également à relancer la coopération entre la Guinée et l'Afrique du Sud, a constaté un journaliste de l'AFP.

«Nous effectuons cette visite en Guinée au moment où le pays traverse une crise sanitaire avec des conséquences néfastes causées par l'épidémie Ebola. Nous sommes venus pour exprimer et montrer à la Guinée notre solidarité face à cette crise sanitaire qu'elle traverse», a déclaré M. Zuma lors d'une cérémonie officielle à Conakry.

«Nous voudrions étendre cette solidarité aux deux pays frères que sont le Liberia et la Sierra Leone», formant avec la Guinée les trois pays les plus touchés par Ebola, a ajouté le dirigeant sud-africain, arrivé lundi soir à Conakry pour une visite de travail.

Face à Ebola, «nous avons besoin d'une réponse scientifique et de l'amélioration de notre système sanitaire. Cela nous demandera des efforts collectifs et internationaux», a poursuivi M. Zuma.

«La présence du président Zuma est un grand symbole de soutien et d'amitié à l'égard du peuple de Guinée dans l'épreuve difficile que nous traversons avec Ebola», a répondu le président guinéen Alpha Condé, présent à ses côtés.

«C'est extrêmement important (que M. Zuma) ait tenu à venir spécialement ici dans cette période extrêmement difficile pour montrer sa solidarité et sa sympathie, et montrer qu'on peut fréquenter la Guinée et que tout le monde peut fréquenter la Guinée», a ajouté M. Condé.

Cette visite entre «dans le cadre du renforcement des liens d'amitié et de fraternité qu'entretiennent la Guinée et l'Afrique du Sud», avait affirmé plus tôt la présidence guinéenne dans un communiqué.

«Après les présidents français, nigérien et béninois», M. Zuma «vient à son tour apporter son soutien à la Guinée durement affectée par la maladie à virus Ebola», avait-elle dit.

Le président français François Hollande avait été le premier dirigeant occidental à visiter la Guinée, un des trois les plus touchés par l'épidémie d'Ebola, en novembre 2014.

Les présidents nigérien Mahamadou Issoufou et béninois Thomas Yayi Boni ont à leur tour effectué le 7 janvier une visite conjointe à Conakry, pour marquer leur «solidarité» avec la Guinée.

Conakry avait auparavant accueilli, le 5 janvier, le chef de l'État mauritanien et président en exercice de l'Union africaine Mohamed Ould Abdel Aziz.

L'épidémie d'Ebola en Afrique de l'Ouest est la plus grave depuis l'identification du virus en Afrique centrale en 1976.

Partie en décembre 2013 du sud de la Guinée, elle a depuis lors fait quelque 8400 morts recensés pour plus de 22 000 cas identifiés, selon le dernier bilan de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) arrêté au 12 janvier.

La quasi-totalité des victimes a été enregistrée en Guinée, en Sierra Leone et au Liberia.

Abordant la question de l'économie, M. Condé a mardi dit être «sûr» qu'après la visite de M. Zuma, «les hommes d'affaires sud-africains aussi vont trouver le chemin de la Guinée».

Plusieurs sociétés à capitaux sud-africains opèrent en Guinée. C'est le cas notamment de la firme MTN Areeba (télécommunications), Ashanti Gold Mining (or), Alufer Mining (fer) et Mosmart South Africa qui intervient notamment dans les domaines de la bauxite et de l'huile de palme.