Un groupe de sénateurs américains des deux partis, dont le républicain John McCain, ont renouvelé jeudi leur appel à une augmentation de l'aide militaire américaine à l'Ukraine, en critiquant l'attitude des Européens.

Les parlementaires américains sont nombreux à dénoncer, depuis des mois, la réticence de l'administration de Barack Obama à livrer à l'armée ukrainienne des munitions et équipements lourds. Ils réclament une «aide défensive létale», comme des munitions antichars.

«Aider l'Ukraine à repousser des attaques et se défendre n'est pas incohérent avec la recherche d'une solution politique pacifique», a déclaré John McCain lors d'une conférence de presse, aux côtés de onze collègues, dont plusieurs du même parti que le président américain.

«Poutine ne comprend que la force. C'est un voyou, il n'a pas réagi aux sanctions, les sanctions ne marchent pas», a dit l'un d'eux, Richard Blumenthal.

Alors que François Hollande et Angela Merkel se trouvent à Kiev pour présenter un plan de paix, John McCain a critiqué l'ambiguïté des Européens face à Vladimir Poutine.

«J'espère que, grâce aux Allemands, les Européens changeront de position et deviendront plus actifs dans leur soutien à l'Ukraine. Franchement, je ne suis pas très optimiste tant qu'ils restent dépendants de l'énergie russe, c'est une grande déception», a dit John McCain.

«Leurs actions récentes me rappellent les années 1930, mais nous continuons d'espérer», a-t-il ajouté, une référence apparente à l'attitude des puissances européennes face à Adolf Hitler.

Mais son collègue Jack Reed a relevé que «les États-Unis ne devaient pas entreprendre cet effort seuls, et devaient travailler avec les alliés et partenaires qui le veulent pour aider l'Ukraine».

Le Congrès a déjà voté, en décembre, 350 millions de dollars de crédits sur trois ans pour livrer des équipements tels que des radars anti-artillerie ou des drones, et des munitions, par exemple antichars, mais la décision de livrer ces armes dépend de l'exécutif. Selon John Kerry jeudi, Barack Obama devrait décider «prochainement».