L'Organisation de l'aviation civile internationale (OACI) va collecter toutes les informations sur la sécurité des vols au-dessus des zones de conflit et les partager avec le transport aérien, mais la Russie a émis mardi des réserves.

Après l'accident du vol MH17 de la Malaysia, abattu au-dessus de l'Est de l'Ukraine en juillet, un groupe de travail avait été lancé sous l'égide de l'OACI pour éviter que des avions commerciaux soient la cible de conflits armés. Les séparatistes prorusses sont accusés par la communauté internationale d'avoir abattu l'avion.

Réunis à l'occasion d'une conférence sur la sécurité, les 191 États membres de cette agence de l'ONU, ainsi que les professionnels du transport aérien, ont convenu que l'OACI centralise et mette à disposition de ses membres, toutes les informations sur les risques de survoler une zone de conflit à un moment précis.

L'OACI a montré mardi une maquette d'un portail, véritable «référentiel informatique» organisé autour sur «un système centralisé», selon les documents de travail. Ce référentiel regrouperait toutes les informations déjà disponibles de façon dispersée, comme les NOTAM (notes à destination des personnels navigants sur les routes empruntées), les AIC (circulaires d'information aéronautique) ou les AIP (publications d'information aéronautique).

En plus, des informations des services de renseignement pourraient également venir abonder ce système centralisé.

La délégation malaisienne a rappelé que l'accident du vol MH17 «aurait pu arriver à n'importe quel appareil» puisque toutes les compagnies survolaient cet espace à l'Est de l'Ukraine tenue par des séparatistes prorusses.

La Russie a jugé que les NOTAM «doivent être la base pour l'aviation civile» et tout système centralisé de partage devra être approuvé par l'assemblée de l'OACI. La dernière assemblée s'est tenue à l'automne 2013 et la prochaine est prévue en 2016, la proposition russe retarderait d'autant la mise en oeuvre du portail.

La représentation de la Russie à l'OACI a indiqué mardi qu'elle ferait «des propositions concrètes» sur le sujet.

La majorité des intervenants ont souhaité une mise en oeuvre du projet de l'OACI.

L'Union européenne a assuré appuyer «les initiatives pour un système avec des informations référencées» et a souhaité que cette plateforme de l'OACI soit «simple et mise en place rapidement».