Le tribunal d'Oslo a décidé vendredi que la prochaine comparution de l'extrémiste Anders Behring Breivik, auteur des attaques meurtrières du 22 juillet en Norvège, se ferait par visioconférence, une première dans le pays scandinave.

Un juge doit se prononcer le 14 novembre sur la prolongation de la détention provisoire pour une période de 12 semaines.

Invoquant des facteurs de coûts et de logistique, la police avait demandé à ce que cette nouvelle comparution se fasse par un lien vidéo depuis la prison à haute sécurité d'Ila, près d'Oslo, où Behring Breivik est actuellement incarcéré.

Cela sera la première fois en Norvège qu'un suspect comparaît par visioconférence, une possibilité permise par une nouvelle règle entrée en vigueur le 1er septembre.

La défense s'opposait, elle, au recours à ce dispositif au motif que cela ne permettait pas de juger correctement de la santé physique de Behring Breivik, maintenu de facto en isolement total depuis son arrestation, un régime carcéral éprouvant que l'intéressé a qualifié de «méthode de torture sadique».

Vendredi, le tribunal d'Oslo a donné raison à la police, estimant que rien n'indiquait que la santé de Behring Breivik s'était dégradée.

La semaine prochaine, la cour devra aussi décider si cette nouvelle audience sera ouverte aux médias et aux proches des victimes qui seront ainsi confrontés -indirectement- au tueur pour la première fois.

Il est jugé très probable que la réponse soit positive puisque tant la police, qui réclamait jusqu'à présent le huis clos, que la défense se sont dites disposées à accepter une audience partiellement publique.

Behring Breivik, 32 ans, a reconnu être l'auteur de l'attentat à la bombe contre le siège du gouvernement norvégien, puis de la fusillade contre un rassemblement de jeunes sur l'île d'Utoya, près d'Oslo, deux attaques qui avaient fait 77 morts au total.

Se présentant comme un croisé en guerre contre l'«invasion musulmane» et le multiculturalisme en Europe, il affirme avoir agi seul, tout en évoquant l'existence d'autres cellules en Norvège et à l'étranger.

S'il est reconnu comme pénalement responsable par les experts-psychiatres, son procès devrait démarrer en avril 2012.