Les États-Unis réuniront lundi leurs alliés japonais et sud-coréen, a annoncé Washington mercredi, une semaine après le bombardement par Pyongyang d'une île sud-coréenne, tout en appelant la Chine à faire pression sur son allié nord-coréen.

Les entretiens trilatéraux, annoncés quelques jours après le bombardement par Pyongyang d'une île sud-coréenne qui a causé la mort de quatre personnes, réuniront la secrétaire d'État américaine Hillary Clinton et les ministres des Affaires étrangères sud-coréen Kim Sung-hwan et japonais Seiji Maehara, a précisé le département d'État dans un communiqué.

Les trois responsables discuteront «des derniers événements dans la péninsule coréenne et de leur impact sur la sécurité régionale», a ajouté le ministère. «Cette rencontre illustre la coordination extraordinairement étroite» entre Washington et ses deux alliés de la région, a-t-il souligné.

La Chine est tenue à l'écart de cette réunion dont l'annonce survient à la fin de manoeuvres militaires conjointes américano-sud-coréennes en mer Jaune qui ont été dénoncées par Pékin.

Le bombardement provoqué par la Corée du Nord a été condamné par la communauté internationale à l'exception de la Chine, qui a proposé de réunir rapidement les six États concernés par le dossier nucléaire nord-coréen (les deux Corées, États-Unis, Russie, Japon, Chine).

Le plus haut gradé américain, l'amiral Michael Mullen, a exhorté mercredi la Chine à «faire monter la pression» sur la Corée du Nord, estimant que l'offre de dialogue de Pékin n'était pas suffisante pour faire baisser la tension dans la région.

«La Chine a une grande influence et par conséquent des responsabilités» à l'égard du régime de Pyongyang, a fait valoir le chef d'état-major interarmées américain lors d'une allocution devant le Center for American Progress, un club de réflexion de Washington.

«La Chine doit faire monter la pression sur une question et dans une région qui touche directement ses intérêts en matière de sécurité nationale», a-t-il estimé. «L'appel de Pékin en faveur de consultations ne saurait remplacer l'action et il ne faut pas récompenser le comportement provocateur et déstabilisant de la Corée du Nord en négociant de nouvelles offres incitatives», a déclaré l'amiral.

Parallèlement, la Chambre des représentants a condamné la Corée du Nord pour le bombardement de l'île de Yeonpyeong, dans une résolution de portée symbolique adoptée par 403 voix contre 2. Le texte demande aussi à la Chine «d'empêcher la Corée du Nord de lancer de nouvelles attaques et d'inciter (ce pays) à travailler de manière constructive à promouvoir la stabilité régionale».

À l'ONU, la Chine bloque une éventuelle condamnation de la Corée du Nord au Conseil de sécurité, ont affirmé mardi des diplomates.

La Chine «a dit qu'il était inacceptable de 'condamner' ou même 'd'exprimer la préoccupation (du Conseil)' au sujet de la Corée du Nord. Les discussions du Conseil sont au point mort», a déclaré l'un d'entre eux.