Le journaliste Glenn Greenwald, collaborateur du Guardian basé au Brésil, a déclaré mardi avoir reçu jusqu'à 20 000 documents secrets des mains du fugitif américain Edward Snowden qui a reçu l'asile de Moscou.

Greenwald a fait ces déclarations devant la Commission des relations extérieures du Sénat du Brésil, qui l'auditionnait sur les révélations de l'ex-consultant de la NSA Edward Snowden sur l'ampleur du programme de surveillance des communications électroniques par le renseignement américain.

«Je n'ai pas compté exactement, mais il m'a remis entre 15 000 et 20 000 documents, très très complets et très longs», a déclaré Greenwald, un journaliste américain à l'origine des premières révélations de l'affaire Snowden pour le quotidien britannique The Guardian.

«Les articles que nous avons publiés représentent une portion très petite» du contenu de ces documents, a-t-il ajouté sans en préciser la teneur.

«Il va y avoir en toute certitude plus de révélations sur l'espionnage du gouvernement des É tats-Unis et des gouvernements alliés (...) qui, comme les premiers ont pénétré les systèmes (de communication) du Brésil et d'Amérique latine», a ajouté le journaliste, questionné par des sénateurs brésiliens.

Greenwald a publié récemment dans le quotidien brésilien O Globo des articles basés sur des documents remis par Snowden, selon lesquels le Brésil faisait partie d'un réseau de 16 bases d'espionnage opérées par le renseignement américain.

Dans un entretien à l'AFP, Greenwald avait expliqué le 10 juillet s'être fait remettre ces documents en mains propres par Snowden, qu'il avait rejoint à Hong Kong où l'ex-consultant de la NSA avait temporairement trouvé refuge après avoir fui les États-Unis.

Les pays membres du Mercosur ont réitéré lundi au secrétaire général de l'ONU leur «indignation» devant les pratiques d'espionnage des États-Unis révélées par Snowden, sans réclamer toutefois des mesures précises. Lors d'une rencontre avec Ban Ki-moon, les ministres des Affaires étrangères du Venezuela, de l'Uruguay, du Brésil et de l'Argentine lui ont transmis la déclaration finale du récent sommet du Mercosur condamnant ces pratiques. «Il s'agit de tirer la sonnette d'alarme sur des pratiques qui suscitent de graves inquiétudes dans le monde pour la souveraineté des États, la confiance nécessaire dans les relations entre les États et les droits des individus, dont le droit à la protection de la vie privée et à l'information», a souligné lundi le ministre brésilien Antonio de Aguiar Patriota.