La communauté internationale se mobilise, mercredi, pour porter secours à Haïti, frappé la veille par un séisme dévastateur et l'aide commençait à être acheminée du monde entier à Port-au-Prince tandis que des millions d'euros étaient débloqués.

Cette catastrophe, qui pourrait avoir fait des milliers de morts, «nécessite une opération d'aide internationale massive», a indiqué à l'AFP un porte-parole de la Fédération de la Croix-Rouge (FICR), Jean-Luc Martinage. La Croix-Rouge se prépare à venir en aide «à un maximum de 3 millions de personnes», a-t-il indiqué, se basant sur le nombre d'habitants dans la zone du séisme.

La FICR a précisé qu'«un premier appel de fonds devrait être lancé dans la journée de mercredi».

L'ONU, elle-même endeuillée par le séisme, prépare une mobilisation majeure des secours à destination d'Haïti, le pays le plus pauvre des Amériques.

Le patron de la Mission de paix de l'ONU en Haïti (Minustah), le Tunisien Hedi Annabi, serait mort lors du séisme ainsi que tous ceux qui se trouvaient dans le bâtiment de l'ONU à Port-au-Prince, selon le ministre français des Affaires étrangères Bernard Kouchner.

Le Programme alimentaire mondial (PAM), qui dispose de plus de 200 personnes en Haïti, a annoncé dépêcher sur place deux avions d'aide alimentaire d'urgence.

Dans un pays démuni où plus aucune infrastructure ne fonctionne après le séisme, nourriture, secours, médicaments et eau sont d'une «importance vitale», a relevé le PAM.

Le pape Benoît XVI a appelé à «la générosité de tous» et assuré que l'Église catholique allait activer ses institutions caritatives.

Parmi elles, Caritas a indiqué envoyer de toute urgence des secours en Haïti où elle entretient plus de 200 hôpitaux et centres médicaux.

Le président américain Barack Obama devait organiser une réunion de crise mercredi sur l'aide à apporter. Les États-Unis avaient dès mardi soir annoncé le déploiement d'une équipe de l'agence d'aide au développement USAID de 72 sauveteurs et de 6 chiens formés à rechercher les personnes ensevelies. Ils achemineront 48 tonnes d'équipement.

De l'autre côté de l'Atlantique, la Commission européenne a annoncé débloquer trois millions d'euros d'aide d'urgence. C'est «un premier geste», a précisé sa porte-parole.

L'Union européenne a également activé son système de gestion de crise.

Les autorités françaises ont, quant à elles, dépêché deux avions d'aide et de sauveteurs. 1 200 Français résident à Port-au-Prince.

«L'urgence est actuellement au secours des victimes, des personnes prisonnières des décombres, des blessés et des disparus», a souligné le président français Nicolas Sarkozy.

Médecins sans frontières, qui compte des blessés parmi ses membres, va envoyer des renforts pour faire face à l'afflux de victimes.

Les Pays-Bas et l'Allemagne ont débloqué respectivement deux et un million et demi d'euros d'aide humanitaire.

La Grande-Bretagne a annoncé l'envoi d'experts et la protection civile italienne d'une équipe de secours.

Le Canada «saura répondre» à l'urgence, a promis la gouverneur général du pays, Michaëlle Jean, d'origine haïtienne.

Les pays d'Amérique latine et des îles voisines ont aussi proposé leur aide.

Le Venezuela a envoyé cinquante sauveteurs, des vivres et des médicaments. La Colombie a assuré se tenir «en alerte» et le Panama a proposé son aide à l'ONU pour la coordination de l'aide humanitaire.

Saint-Domingue va déployer une équipe de sauveteurs et de chiens. Un avion de l'armée de l'air doit aussi prendre en charge des victimes.

Le Brésil a proposé son aide. Le séisme a fait au moins quatre morts parmi les 1.266 militaires brésiliens de la Mission de l'ONU.

La Banque interaméricaine de développement (BID) a débloqué une aide d'urgence de 200.000 dollars.

Et sur le site de socialisation Facebook, plusieurs groupes ont été créés pour venir en aide aux Haïtiens.