La plupart des Japonais estiment que leur pays ressortira plus fort de la crise entraînée par le séisme meurtrier du 11 mars et ce, en dépit d'un pessimisme grandissant à l'égard de l'économie, selon un sondage publié mercredi.

Près de six Japonais sur dix se disent toutefois inquiets d'avoir été exposés à des radiations de la centrale nucléaire Fukushima, ou que des proches l'aient été. L'installation avait été endommagée par le séisme d'une magnitude de 9 sur l'échelle de Richter et par le tsunami qui avait suivi. Des milliers de personnes ont été tuées dans ces catastrophes, qui ont déclenché la pire crise nucléaire depuis les événements de Tchernobyl, en 1986.

Le coup de sonde a été mené auprès de 700 adultes, par la division des tendances internationales du Pew Research Center. Les Japonais ont été questionnés au téléphone entre le 8 et 27 avril, mais l'échantillon ne comprenait pas d'individus habitant les régions du nord-est, les plus touchées par les catastrophes environnementales.

Le sondage démontre que les Japonais sont divisés quant à l'avenir de l'énergie nucléaire, qui fournit 30% de l'électricité consommée par le pays. Seulement 8% jugent que le pays devrait augmenter son usage de l'énergie nucléaire, tandis que 46% souhaitent qu'il soit maintenu au niveau actuel. Ils sont 44% à croire que le recours au nucléaire devrait être diminué.

Plus tôt ce mois-ci, le premier ministre japonais Naoto Kan avait annoncé que le gouvernement renonçait à ses plans d'accroître sa dépendance au nucléaire.

Le sondage démontre par ailleurs que la gestion de la crise par M. Kan reçoit peu d'appuis, alors qu'il doit faire face à un vote de non confiance la semaine prochaine au Parlement.

Quelque 79% des Japonais jugent que les efforts de M. Kan dans ce dosser ont été faibles. L'opérateur de centrale nucléaire TEPCO ne fait pas meilleure figure, alors que 86 pour cent des Japonais sont insatisfaits du travail effectué.

Les États-Unis, qui ont fourni une aide majeure aux lendemains des catastrophes de mars, sont bien perçus par 85% des Japonais. Il s'agit d'une hausse de 19% par rapport au résultat d'un autre sondage mené en 2010.

Les désastres ont toutefois miné la confiance des Japonais quant à l'économie. Le gouvernement a estimé que les coûts de reconstruction seront d'environ 200 milliards de dollars.

Bien que 58% des Japonais estiment que leur pays ressortira plus fort de la crise, 52% d'entre eux s'attendent à ce que le climat économique se détériore au cours de la prochaine année.