Annulation de vols, contrôle de radioactivité sur les appareils ou encore repli vers un autre pays des équipages en escale: de nombreuses compagnies aériennes prennent des mesures de précaution face au double risque sismique et nucléaire qui pèse sur le Japon.



Deux compagnies aériennes asiatiques, la chinoise Air China et la taïwanaise EVA Air, ont annoncé mardi qu'elles annulaient des vols vers le Japon pour des raisons de sécurité après le très fort séisme, de magnitude 9, vendredi, qui a provoqué un tsunami, puis des accidents dans une centrale nucléaire.

EVA Air a annulé 14 vols devant desservir Tokyo d'ici à fin mars et cinq vers Sapporo (nord). Les vols vers Sendai, dont l'aéroport a été dévasté par le tsunami, ont été annulés jusqu'à fin juin.

Ces annulations sont dues au grand nombre de passagers qui renoncent à leur vol, a indiqué un porte-parole de la compagnie.

Air China a de son côté annulé pour mardi et mercredi la moitié des six vols quotidiens entre Pékin et Tokyo et l'un des trois vols Shanghaï-Tokyo. La totalité des vols vers Sendai a été suspendue.

Ces annulations affectent les vols pour lesquels les appareils devaient rester une nuit au Japon, et ne sont pas liées au risque de radiations atomiques. «Les avions auraient pu être confrontés à des répliques» sismiques, selon une porte-parole.

Pas d'annulation à signaler en Malaisie, mais des contrôles de radioactivité sur les passagers de vols directs avec Tokyo, selon un porte-parole de l'exploitant des aéroports malaisiens.

La compagnie allemande Lufthansa, qui inspectait depuis lundi ses avions à la recherche d'éventuelles traces de radioactivité, a annoncé mardi qu'elle redirigeait «au moins jusqu'à dimanche inclus» ses vols pour Tokyo vers Nagoya et Osaka, à l'ouest de la capitale.

«Plusieurs facteurs» ont motivé cette décision, a indiqué un porte-parole de Lufthansa, sans autres détails.

La compagnie italienne Alitalia inspecte ses avions au départ et au retour du Japon. «Rien d'anormal» n'avait été repéré mardi matin. Ses clients ont la possibilité de modifier leur départ d'ici au 31 mars, sans frais supplémentaires.

A Hong Kong, les passagers arrivant du Japon inquiets pour leur santé ont la possibilité de passer un test dans un hôpital public, ont indiqué les autorités.

Air France a maintenu ses deux vols quotidiens avec Tokyo, mais avec un arrêt à Séoul où ses équipages font escale, pour éviter qu'ils ne séjournent sur l'archipel japonais. La liaison quotidienne avec Osaka fonctionne «normalement», a précisé une porte-parole.

La compagnie française avait annoncé lundi des «tarifs spéciaux» en aller simple Tokyo-Paris. Des billets étaient disponibles mardi matin sur son site internet à 77 500 yens, soit 678 euros, pour un vol dès mercredi.

Les voyagistes français ont décidé mardi de suspendre jusqu'au 31 mars inclus les départs vers le Japon «compte tenu des dernières évolutions de la situation».

La compagnie britannique Virgin Atlantic a pour l'heure maintenu son vol quotidien vers Tokyo, tout en permettant à ses clients de modifier leur réservation sans frais. Elle n'avait pas mis en place mardi matin de mesures concernant la radioactivité.

Liaisons normales également chez British Airways, ou les américaines Delta et American Airlines. Selon un porte-parole, American Airlines travaille toutefois à «des plans d'urgence» en collaboration avec la FAA, l'aviation civile américaine, pour le cas où la radioactivité deviendrait «un problème».

En Europe du Nord, les compagnies Finnair et SAS suivaient pour le moment un programme normal. Chez Finnair, aucun changement tarifaire n'est prévu tandis que chez SAS, à partir de mardi, les détenteurs de billets peuvent modifier ou se faire rembourser tout billet réservé pour les 30 prochains jours.