Les États-Unis, qui maintiennent près de 40 000 hommes au Japon, se préparent à mettre en oeuvre leurs imposants moyens militaires, ainsi qu'une dizaine de navires, pour venir en aide à l'archipel meurtri par un séisme et un tsunami dévastateurs.

Frappé par un séisme d'une magnitude de 8.9, le plus fort jamais enregistré par le pays, et par le tsunami qui s'en est suivi, le Japon, a demandé l'aide des forces américaines pour porter secours aux sinistrés.

Le président américain Barack Obama, qui s'est entretenu par téléphone avec le Premier ministre Naoto Kan, s'est empressé d'affirmer que Washington se tenait «prêt à aider» face à une catastrophe qui «brise le coeur».

Dès l'annonce du séisme, le Pentagone a commencé à recenser les moyens dans la région susceptibles d'être mis en oeuvre pour une vaste opération humanitaire.

«Les forces américaines dans le Pacifique sont en train d'évaluer la situation et nous sommes prêts à répondre et à fournir une aide d'urgence», a confié à l'AFP, un porte-parole du Pentagone, le colonel David Lapan.

Aucune requête spécifique n'avait cependant encore été transmise vendredi midi au Pentagone, a-t-il précisé.

Lors du tsunami qui a frappé l'Asie du Sud-Est à Noël 2004, Washington avait déployé un porte-avions et des avions de transports et envoyé 11 000 hommes et de nombreux navires pour venir en aide aux sinistrés du séisme en Haïti janvier 2010.

Cette fois encore, les États-Unis disent se tenir prêt à une mobilisation massive.

Avec 38.000 stationnés sur l'archipel japonais et à Okinawa dans le cadre d'un traité de sécurité entre les deux pays, sans compter 11 000 marins à bord de navires dans le Pacifique occidental et ses 85 bases militaires, les moyens susceptibles d'être engagés sont énormes. «Tous» sont susceptibles d'être engagés, selon le colonel Lapan.

Les troupes au sol pourraient par exemple délivrer de l'aide humanitaire, aider à remplir des sacs de sable pour colmater des digues ou consolider des bâtiments, l'aviation transporter du matériel et les installations médicales américaines mises à disposition des victimes japonaises, selon lui.

D'autant qu'à ce stade, aucune perte américaine n'est à déplorer et que les installations, navires et avions américains n'ont pas subi de dégâts significatifs, selon le colonel Lapan.

Washington se prépare également à déplacer son armada maritime vers le Japon: près d'une dizaine de navires doivent rejoindre le Japon ou se tiennent prêt à la faire si le besoin se fait sentir.

Le porte-avions Ronald Reagan, avec ses 80 avions et hélicoptères, qui devaient conduire des exercices avec la marine sud-coréennes, fait route vers le Japon. Un second porte-avions, le George Washington est actuellement amarré au port de Yokosuka. Il sera mobilisé, a indiqué le président Obama.

Pas moins de deux navires d'assaut amphibie -l'Essex et le Boxer- des porte-hélicoptère capables de transporter une quarantaine d'appareil, et quatre navires de débarquement -le Comstock, le Germantown, le Harpers ferry et le Tortuga- susceptibles de transporter chacun jusqu'à 400 Marines, sont également mobilisés.

Arrivé à Kinabalu en Malaisie vendredi matin, l'USS Essex se tient prêt à repartir dans la soirée pour le Japon, selon le Pentagone.

Le groupe d'assaut amphibie du Boxer, qui comprend également le navire de transport Green Bay et le Comstock, croise actuellement dans la partie occidentale du Pacifique et doit se ravitailler dans le territoire américain de Guam.

L'USS Tortuga se trouve pour sa part à Sasebo, au Sud-Ouest du Japon et se tient également prêt à prendre la mer dans la soirée, selon le Pentagone.

Le navire amiral de la VIIe flotte américaine, le Blue Ridge, embarquait vendredi de l'aide humanitaire à Singapour et se tenait prêt à appareiller samedi matin pour le Japon.