Le candidat démocrate à la Maison Blanche Barack Obama est reparti sur le terrain aujourd'hui, au lendemain du premier débat télévisé avec son adversaire républicain John McCain, menant une campagne au pas de charge dans plusieurs Etats clefs avec son colistier Joe Biden.

«Hier soir nous avons eu un débat et, sujet après sujet, des impôts à l'assurance santé, à la guerre en Irak, vous avez entendu John McCain demander la poursuite de la même politique qui nous a conduits à ce gâchis», a dit M. Obama à plus de 20 000 personnes rassemblées en plein air à Greensboro (Caroline du Nord) pour écouter le sénateur de l'Illinois.

Dans la soirée, devant 26 000 personnes rassemblées, sous la pluie, sur le campus de l'université Mary-Washington à Fredericksburg (Virginie), le candidat démocrate s'est fait de nouveau le champion des classes moyennes.

Son équipe a indiqué que le sénateur de l'Illinois avait trouvé le temps d'avoir des entretiens téléphoniques avec le président démocrate de la commission des services financiers de la Chambre des représentants Barney Frank, le secrétaire au Trésor Henry Paulson et le chef de la majorité démocrate au Sénat Harry Reid pour discuter du plan de sauvetage du système financier.

A Fredericksburg, M. Obama a rappelé qu'a cours du débat «nous avons parlé économie durant une quarantaine de minutes et, pas une seule fois, le sénateur McCain n'a parlé des difficultés rencontrées tous les jours par les familles de la classe moyenne».

M. McCain «a protesté contre une étude sur les ours dans le Montana, mais il n'avait rien à dire sur le fait qu'un nombre croissant d'Américains n'ont plus les moyens de se payer l'université», a dit M. Obama.

«La vérité c'est que, durant les 90 minutes du débat, John McCain avait beaucoup de choses à dire à mon sujet mais rien à dire à votre sujet», a-t-il ajouté.» «Nous avons besoin d'un président qui changera l'économie pour qu'elle fonctionne au service de vos familles. Nous avons besoin d'un président qui sait que la force et le leadership de l'Amérique dans le monde dépendent de la force de notre économie chez nous. Nous avons besoin d'un président qui se battra pour les classes moyennes tous les jours et c'est exactement pour cela que je suis candidat à la présidence des Etats-Unis», a-t-il dit.

La Caroline du Nord et la Virginie qui avait voté pour George W. Bush en 2000 et 2004, semblent à la portée de M. Obama en novembre, selon de récents sondages.

A Greensboro comme à Frederiksburg, M. Obama était accompagné de son colistier, Joe Biden, président de la commission des Affaires étrangères du Sénat.

«La nuit dernière, le silence de M. McCain sur les classes moyennes était assourdissant», a dit M. Biden en présentant M. Obama. «Nous avons besoin de plus qu'un brave soldat. Nous avons besoin d'un dirigeant avisé», a ajouté M. Biden.

Issu d'une famille de cols bleus catholiques, le sénateur du Delaware constitue un atout précieux dans la campagne de M. Obama pour rassembler sur son nom les Blancs des classes moyennes des régions ouvrières qui avaient préféré Hillary Clinton au sénateur Obama lors des primaires démocrates.

Le sénateur du Delaware affrontera son homologue républicaine Sarah Palin jeudi prochain à l'université Washington de St Louis (Missouri) pour un nouveau débat télévisé, un débat qui pourrait se révéler décisif.