L'attaque israélienne sur Gaza soulève la colère du monde arabe. Mais la Ligue arabe n'a toujours pas confirmé qu'elle tiendrait un sommet pour prendre officiellement position sur la crise.

L'Égypte et l'Arabie Saoudite, les deux piliers de la Ligue, sont en effet en froid avec le Hamas, qui a rompu deux accords conclus avec le Fatah, le parti fondé par feu Yasser Arafat. Tant le quotidien israélien Haaretz que l'Agence France-Presse indiquent que le sommet est en péril, malgré l'insistance du Qatar, l'un des deux seuls pays arabes (avec la Jordanie) à avoir directement contacté Israël pour demander l'arrêt des frappes aériennes.

 

Les deux pays sunnites craignent aussi qu'une montée en puissance du Hamas renforce l'influence de l'Iran, chiite, dans la région. Une défaite qui affaiblirait le Hamas est même souhaitée, avance Haaretz.

Ce point de vue consacre le fossé entre la population arabe et ses dirigeants, selon Rachad Antonius, politologue à l'UQAM. «Les dirigeants arabes ont peur du Hamas parce que leur opposition politique est islamiste, dit M. Antonius. Mais la rue, même si elle n'est pas islamiste, est en colère devant la violence d'Israël envers les Palestiniens. Depuis deux ans, Gaza est affamée par le blocus commercial et financier.»

L'Égypte craint de surcroît un nouvel exode palestinien. En janvier 2008, des centaines de milliers de Palestiniens avaient forcé la frontière à Gaza. Malgré la sympathie populaire envers le Hamas et les Palestiniens, le gouvernement égyptien avait été critiqué pour n'avoir pas su protéger la souveraineté territoriale du pays.