Un échec des négociations nucléaires entre l'Iran et les grandes puissances sera «dangereux pour tout le monde», a averti samedi l'un des principaux négociateurs iraniens, à la veille de la reprise à Oman de discussions qui doivent aboutir d'ici au 24 novembre.

«Un accord nucléaire est dans l'intérêt des deux parties et de la région (...) Personne ne veut revenir à la situation d'avant l'accord de Genève, car ce sera un scénario dangereux pour tout le monde», a déclaré Abbas Araghchi, également vice-ministre des Affaires étrangères, dans un entretien à la chaîne de télévision iranienne en arabe Al-Alam.

Après avoir conclu un accord intérimaire en novembre 2013 à Genève, l'Iran et le groupe 5+1 (États-Unis, France, Royaume-Uni, Russie, Chine et Allemagne) se sont donnés jusqu'au 24 novembre pour parvenir à un accord qui permettrait à la République islamique de poursuivre un programme nucléaire exclusivement civil en échange d'une levée des sanctions internationales.

Le secrétaire d'État américain John Kerry rencontrera dimanche et lundi à Oman le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif, ainsi que la représentante ad hoc de l'Union européenne, Catherine Ashton, pour tenter de rapprocher leurs vues.

Si des progrès ont été accomplis sur de nombreux sujets depuis près d'un an, des divergences persistent sur les questions clés de la capacité d'enrichissement d'uranium que l'Iran pourra avoir à terme et le calendrier pour la levée des sanctions internationales.

«Les négociations ont presque cessé sur une ou deux questions et nous espérons que les négociations à Oman permettront d'aboutir» à un accord global, a expliqué M. Araghchi.

Il a ajouté que «le niveau, la capacité et la taille de l'enrichissement ainsi que le délai pour pouvoir avoir un enrichissement industriel sont les sujets des négociations» actuelles.

Téhéran souhaite une levée immédiate et totale des sanctions économiques dans le cadre d'un accord final, alors que les Occidentaux prônent une solution graduelle.

Selon une source diplomatique à Téhéran, les nouvelles propositions du 5+1 permettraient à l'Iran de bénéficier «rapidement» d'un accord, en échange de la levée des inquiétudes occidentales sur une déviation possible du programme nucléaire civil iranien vers un volet militaire. Cette source n'a pas souhaité donner d'autres détails.

Les pays occidentaux et Israël soupçonnent l'Iran de vouloir utiliser son programme d'enrichissement pour la fabrication de l'arme nucléaire, ce que Téhéran dément.

«La République islamique ne cherchera jamais à fabriquer l'arme atomique. Mais nous comprenons qu'ils veulent avoir des assurances», a souligné M. Araghchi.