L'Iran a invité mardi des ambassadeurs de certains pays du groupe 5+1, de l'Union européenne et des pays non-alignés à visiter ses sites nucléaires, en signe de «bonne volonté» avant les négociations nucléaires d'Istanbul fin janvier avec les grandes puissances.

«Des ambassadeurs de pays de l'Union européenne, des représentants des pays non-alignés et des représentants du groupe 5+1 (États-Unis, France, Royaume-Uni, Russie, Chine et Allemagne) ont été invités à visiter les sites nucléaires», a déclaré le porte-parole des Affaires étrangères, Ramin Mehmanparasrt, lors de son point de presse hebdomadaire.

«Cette visite aura lieu avant la rencontre d'Istanbul» entre l'Iran et les pays du groupe 5+1 sur le nucléaire, et cette invitation est «un nouveau signe de bonne volonté» dans le cadre de la coopération entre l'Iran et l'Agence internationale de l'energie atomique (AIEA), a-t-il expliqué.

«La liste des pays invités sera rendue publique plus tard», a-t-il déclaré, refusant de préciser si les États-Unis en faisaient partie.

Selon les médias, la lettre d'invitation a été remise par le représentant de l'Iran auprès de l'AIEA, Ali Asghar Soltanieh.

La Chine a confirmé mardi avoir été invitée, avec d'autres pays, à visiter des sites nucléaires en Iran. «La Chine a reçu l'invitation de l'Iran et va poursuivre ses contacts avec l'Iran à ce sujet», a déclaré Hong Lei, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères à Pékin.

Les autres pays n'ont pas n'ont pas encore confirmé l'invitation.

Les pays du groupe 5+1 et l'Iran se sont retrouvés le 6 et 7 décembre à Genève pour reprendre des négociations sur le nucléaire, au point mort depuis 14 mois, et ont décidé de poursuivre le dialogue fin janvier à Istanbul.

M. Mehmanparast a déclaré que la date exacte de la rencontre d'Istanbul n'avait pas encore été fixée, mais que la réunion aurait lieu au «début du mois iranien de Bahman», qui commence le 21 janvier.

Fin décembre, Ali Bagheri, adjoint de Saïd Jalili, le négociateur iranien sur le dossier nucléaire, s'était déclaré optimiste sur les négociations d'Istanbul, en affirmant qu'elles «pourraient ouvrir la voie à une résolution des problèmes».

En juin, le Conseil de sécurité de l'ONU avait adopté une nouvelle résolution renforçant les sanctions économiques contre l'Iran pour tenter de convaincre Téhéran de suspendre ses activités nucléaires sensibles. Les États-Unis, l'Union européenne, le Canada, l'Australie, le Japon et la Corée du Sud avaient ensuite adopté leurs propres sanctions.

De nombreux pays occidentaux soupçonnent Téhéran de chercher à se doter de l'arme atomique sous couvert d'un programme nucléaire civil, ce que dément formellement l'Iran.

Le 29 décembre, le ministre israélien des Affaires stratégiques, Moshé Yaalon, a cependant affirmé qu'une série de «difficultés» techniques avaient retardé de plusieurs années l'éventuelle accession de Téhéran à la bombe atomique.

«L'Iran n'a pas la capacité de fabriquer de lui-même des armes nucléaires pour le moment», s'est-t-il félicité.

Israël est soupçonné d'être à l'origine du virus informatique Stuxnet, qui aurait touché les centrifugeuses iraniennes produisant de l'uranium enrichi. Téhéran accuse aussi l'État hébreu et les États-Unis d'être derrière les attentats qui ont tué en novembre un responsable du programme nucléaire iranien et en ont blessé un autre.