Le dalaï-lama, chef spirituel des Tibétains en exil, a laissé entendre que la mort de ben Laden dans une action commando américaine se justifiait, selon des remarques citées mercredi par le Los Angeles Times, que son entourage a cherché à clarifier par la suite.

Interrogé sur la mort de ben Laden mardi lors d'une soirée à Los Angeles, où il entamait une tournée de cinq États américains, le dalaï-lama, prix Nobel de la Paix, a déclaré que le chef d'Al-Qaïda avait droit à la compassion, et même au pardon.

Mais, a-t-il ajouté, cité par le Los Angeles Times: «La compassion ne signifie pas qu'il faille oublier ce qui s'est passé. S'il se produit quelque chose de grave qui nécessite des contre-mesures, il faut prendre ces contre-mesures», a-t-il dit.

Un communiqué publié mercredi sur son site internet semble vouloir clarifier les remarques du dalaï-lama.

Ce dernier «a insisté sur la nécessité de distinguer l'homme de ses actes. Il a dit que dans le cas de ben Laden, ses actes étaient bien entendu destructeurs et que les événements du 11-Septembre ont causé la mort de milliers de personnes», est-il expliqué.

«C'est pourquoi ses actes doivent être portés devant la justice (...) Mais pour leur auteur, nous devons avoir de la compassion et de l'empathie (...) Sa Sainteté a dit que par conséquent, les contre-mesures, quelle que soit leur forme, devaient être des actes de compassion», ajoute-t-on dans ce texte d'éclaircissement.

Le dalaï-lama, 75 ans, a annoncé en mars qu'il souhaitait renoncer à son rôle politique de chef du mouvement des Tibétains en exil. Il conserve toutefois son rôle de chef spirituel et est toujours présenté comme un «séparatiste» par les autorités de Pékin.