La secrétaire d'État américaine Hillary Clinton a appelé lundi les talibans afghans à abandonner Al-Qaïda après la mort d'Oussama Ben Laden, leur signifiant qu'ils ne pouvaient pas l'emporter sur l'Amérique.

«Notre message aux talibans demeure le même», a lancé la chef de la diplomatie américaine dans une déclaration solennelle au département d'Etat: «Vous ne pouvez pas attendre que nous partions, vous ne pouvez pas l'emporter sur nous, mais vous pouvez faire le choix d'abandonner Al-Qaïda».

Comme le président Barack Obama, Mme Clinton a jugé que «justice a été rendue» avec la mort du chef du réseau islamiste sous les balles d'un commando américain.

Elle a souligné que les attentats d'Al-Qaïda n'étaient pas seulement des attaques contre des Américains, mais «des attaques contre le monde entier». Elle a notamment cité les attentats de Bali en 2002, Madrid en 2004 et Londres en 2005, et a rappelé que la majorité des victimes de la nébuleuse avaient été des musulmans.

La coopération avec le Pakistan soulignée

La «coopération» du Pakistan aux efforts américains contre Al-Qaïda a aidé les États-Unis à localiser Oussama Ben Laden, a par ailleurs affirmé la secrétaire d'État américaine Hillary Clinton.

«Notre coopération avec le Pakistan dans l'antiterrorisme pendant de nombreuses années a grandement contribué à nos efforts pour désarmer Al-Qaïda», a assuré Mme Clinton face à la presse.

«En fait», a-t-elle poursuivi, «la coopération avec le Pakistan a aidé à nous mettre sur la voie de Ben Laden et du complexe dans lequel il se cachait».

La présence d'Oussama ben Laden dans un impressionnant complexe situé au coeur d'une ville de garnison à deux heures de route d'Islamabad, avant qu'il soit tué dans un raid héliporté des forces spéciales américaines, a ravivé les doutes sur la réalité de la lutte du Pakistan contre Al-Qaïda.

La chef de la diplomatie américaine avait elle-même suscité un tollé en octobre 2009, en plein voyage au Pakistan, en mettant publiquement en cause l'aide de ce pays aux efforts américains.

«Al-Qaïda a trouvé abri au Pakistan depuis 2002. Je trouve difficile à croire que personne dans votre gouvernement ne sache où ils sont, ni ne puisse les arrêter s'il le voulait vraiment», avait-elle lancé.

Mais Hillary Clinton a préféré insister lundi sur le «partenariat» entre Washington et Islamabad.

Son homologue français, Alain Juppé, a estimé de son côté que la mort de Ben Laden était «de nature à rassurer» sur la collaboration du Pakistan contre l'extrémisme islamiste.