La candidate à l'investiture démocrate Hillary Clinton a prononcé jeudi un virulent réquisitoire contre son rival républicain Donald Trump, dénonçant ses positions «dangereusement incohérentes» en matière de sécurité et politique étrangère.

«Faire de Donald Trump notre commandant en chef serait une erreur historique», a lancé l'ancienne secrétaire d'État dans un discours particulièrement offensif prononcé à San Diego (Californie), fustigeant un candidat «qui ne comprend ni l'Amérique ni le monde».

Pour l'ancienne Première dame, assurée de sceller l'investiture présidentielle démocrate lors de primaires dans six États mardi, l'objectif était - en se positionnant en farouche adversaire du magnat de l'immobilier - de se placer en position de rassembler son camp en vue de l'élection présidentielle du 8 novembre.

Il y a une semaine, c'est le président Barack Obama qui avait étrillé le candidat républicain sur le même thème, dénonçant son inquiétante «ignorance des affaires du monde».

Donald Trump «n'est pas apte à occuper une fonction qui exige des connaissances, de la constance et un immense sens des responsabilités», a lancé Hillary Clinton, énumérant les prises de position du magnat américain de l'immobilier, de l'OTAN à la Russie en passant par la Corée du Nord.

«Ce n'est pas quelqu'un qui devrait détenir les codes nucléaires», a-t-elle dit.

«Affection pour les tyrans»

«Même si je n'étais pas candidate, je ferais tout mon possible pour m'assurer que Donald Trump ne devienne jamais président, car je suis convaincue qu'il entraînerait notre pays sur une voie dangereuse», a-t-elle martelé.

«Je laisse aux psychiatres expliquer son affection pour les tyrans», a-t-elle encore ironisé, évoquant les propos de l'homme d'affaires de New York sur le président russe Vladimir Poutine ou encore le leader nord-coréen Kim Jong-Un.

«Imaginez que, quand il est colère, il n'ait pas à sa disposition son seul compte Twitter, mais tout l'arsenal américain», a-t-elle encore dit.

Comme elle le fait régulièrement dans ses discours, l'épouse de l'ancien président Bill Clinton et ex-secrétaire d'État de Barack Obama a martelé qu'elle connaissait la difficulté du «job» de président.

Selon l'ancienne Première dame, l'élection du 8 novembre sera en définitive un choix entre «une Amérique de la peur et une Amérique de la confiance».

Au même moment, le candidat républicain ironisait, sur Twitter, sur la performance de sa rivale, véritable marque de fabrique de sa campagne.

«Mauvaise performance de Hillary la malhonnête. Elle lisait maladroitement son téléprompteur. Elle n'a même pas l'air présidentielle!».

Dans un tempo qui ne doit rien au hasard, Donald Trump a reçu le soutien, incertain pendant plusieurs semaines, du président républicain de la Chambre des représentants Paul Ryan.

«Il ne fait aucun doute que lui et moi avons nos différences. Mais la réalité est que, sur les questions centrales de notre programme, nous avons plus de points communs que de divergences», a souligné ce dernier après ses semaines d'atermoiements.