Le mariage homosexuel a pour la première fois été approuvé mardi par vote populaire dans trois États américains, une avancée qualifiée de «majeure» par le mouvement pour l'égalité des droits des homosexuels, qui gagne en même temps la première sénatrice ouvertement lesbienne.

Le Maine, le Maryland et l'État de Washington se sont prononcés mardi pour la légalisation du mariage homosexuel dans l'un des multiples référendums qui accompagnent traditionnellement le vote présidentiel aux États-Unis.

Un quatrième État, le Minnesota, a rejeté l'amendement proposé qui aurait inscrit dans sa Constitution que le mariage n'était que l'union d'un homme et d'une femme.

L'union entre deux personnes du même sexe n'est pas reconnue au fédéral aux États-Unis mais sera désormais autorisée dans 9 des 50 États (Maine, Maryland, Washington, Connecticut, Iowa, Massachusetts, New Hampshire, Vermont, New York) et dans la capitale fédérale, Washington.

La Cour suprême des États-Unis pourrait aussi prochainement aborder la question en se saisissant d'au moins un des huit recours qui attendent déjà sur la table de la plus haute juridiction américaine.

Depuis les années 90, une trentaine de scrutins avaient été organisés sur l'interdiction du mariage homosexuel, chaque fois approuvée.

La Human Rights Campaign, la plus grande organisation américaine pour l'égalité des droits, a salué mercredi ces «victoires massives» dans les scrutins en faveur des homosexuels et transsexuels (LGBT) qu'elle a qualifiées «d'étape majeure dans le chemin vers l'égalité».

«Quand les livres d'histoire seront écrits, on se souviendra de 2012 comme l'année où les LGBT américains ont gagné une victoire décisive dans l'urne», a affirmé son président Chad Griffin dans un communiqué, ajoutant que «les rêves de millions d'Américains impartiaux ont été réalisés alors que la discrimination s'écroule et que l'égalité triomphe».

Protection des droits légaux

Le mouvement, qui salue la réélection de Barack Obama, note que non seulement le soutien appuyé du président démocrate au mariage gai ne l'a pas desservi, mais il a «motivé des millions d'électeurs et suscité des débats qui ont mené à ces victoires».

«C'est un jour de fierté pour être fièrement ouvertement gai», a confié à l'AFP Zack Ford, éditorialiste de ThinkProgress.org, un blog progressiste du groupe de réflexion Center for American Progress.

Dès mercredi, Bill Nickel, 67 ans, et Joe McClane, 62 ans, en couple depuis 18 ans, ont annoncé une cérémonie pour le début de l'année prochaine. Ce couple d'homosexuels de Rockville (Maryland, est) se dit «fou de joie après cette victoire pour les droits de l'homme, le mariage et l'amour».

Ce vote «va nous apporter le réconfort et la protection de droits légaux (...) Dans quelques années, le mariage homosexuel cessera d'être une curiosité», prédit Joe.

L'Organisation nationale pour le mariage, de son côté, a exprimé sa déception d'avoir perdu de peu quatre batailles et promis de continuer à se battre.

La conférence des évêques catholiques américains (USCCB) a estimé pour sa part que cette journée de mardi avait été «décevante pour le mariage» qui, «quelles que soient les lois ou les politiques, est la seule institution qui unit un homme et une femme et les enfants qui naissent de cette union».

Une autre victoire était également célébrée mercredi par le mouvement LGTB: l'élection dans le Wisconsin (nord) de la démocrate Tammy Baldwin, première sénatrice ouvertement homosexuelle de l'histoire du pays.

L'homosexualité de la nouvelle élue n'avait toutefois pas dominé sa campagne. Âgée de 50 ans, Mme Baldwin siégeait auparavant à la Chambre des représentants, dont elle avait déjà été la première élue ouvertement lesbienne.