D'un commun accord, les candidats à la présidence des États-Unis ont interrompu hier leur barrage de publicités négatives, le temps de rendre hommage aux victimes des attentats du 11 septembre 2001.

Mais le 11e anniversaire de cette tragédie n'a pas donné lieu à une trêve politique. Au contraire, plusieurs alliés de Mitt Romney ont profité de l'occasion pour critiquer la performance de Barack Obama en matière de politique étrangère et de sécurité nationale.

«En ce qui concerne le Moyen-Orient, la politique de ce président en matière de sécurité nationale a été un échec abyssal», a déclaré le sénateur John McCain sur Fox News. Il faisait ainsi allusion à la décision de Barack Obama de retirer les troupes américaines de l'Irak et à son refus d'intervenir directement en Syrie.

L'ancien maire de New York Rudolph Giuliani a pour sa part dénoncé la politique du président démocrate à l'égard de l'Iran. «L'Iran est le plus important État commanditaire du terrorisme du monde», a-t-il dit sur Fox News, en laissant entendre que les éventuelles armes nucléaires de la république islamique pourraient un jour être utilisées pour attaquer les États-Unis.

Rudolph Giuliani a déploré le «désir presque irrationnel» de l'administration Obama de négocier avec Téhéran. Selon lui, les dirigeants iraniens «doivent avoir peur [des États-Unis] si [ces derniers veulent] les stopper». «Je ne sais pas si c'est le cas maintenant», a-t-il ajouté.

L'ancien vice-président Dick Cheney a ajouté sa voix au concert de critiques républicaines en reprochant à Barack Obama de se donner le mérite de l'élimination d'Oussama ben Laden. «Ceux qui méritent des félicitations, ce sont les hommes et les femmes de notre armée et de nos services de renseignement qui ont travaillé pendant des années pour retrouver sa trace. Ce sont eux qui méritent les remerciements d'une nation reconnaissante», a déclaré Dick Cheney dans un communiqué.

Les critiques républicaines faisaient partie d'un effort concerté pour contrer l'avantage dont bénéficie Barack Obama par rapport à Mitt Romney en matière de politique étrangère et de sécurité nationale. Un avantage auquel le candidat républicain a lui-même contribué en oubliant de rendre hommage aux troupes américaines ou de mentionner l'Afghanistan lors de son discours à la convention de son parti.

«Aucun candidat à la présidence ne devrait omettre de remercier nos troupes à l'étranger en temps de guerre lors de son discours d'acceptation», a déclaré John Kerry pendant la convention démocrate.

Barack Obama et Mitt Romney ont évité de s'attaquer directement, hier. Le président a d'ailleurs choisi de parler d'unité dans une allocution au Pentagone. «Quand les livres d'histoire seront écrits, ce qui restera du 11-Septembre ne sera ni la haine ni les divisions, mais un monde plus sûr, un pays plus fort et des gens plus unis qu'auparavant», a-t-il dit.

11 POINTS

C'est ce qui sépare Barack Obama et Mitt Romney sur la question visant à savoir lequel des deux candidats présidentiels est le plus apte à faire face à la menace terroriste, selon un sondage Washington Post/ABC News publié hier.

Ainsi, 51% des Américains choisissent le président, tandis que 40% préfèrent son rival.