Les démocrates ont reçu une bonne et une mauvaise nouvelle au lendemain de leur convention, marquée par des discours mémorables de Michelle Obama et de Bill Clinton.

Commençons par la bonne: selon Gallup, 52 % des Américains ont désormais une opinion favorable de la performance de Barack Obama à la Maison-Blanche, sa meilleure note depuis mai 2011, mois de l'opération qui a mené à l'élimination d'Oussama ben Laden.

Avant la convention démocrate, le président se trouvait dans une zone dangereuse pour qui veut être réélu à la présidence, recueillant moins de 50 % d'opinions favorables.

L'occupant de la Maison-Blanche a par ailleurs vu son avance sur Mitt Romney passer d'un à trois points selon un baromètre Gallup réalisé durant les trois jours de la convention démocrate. Il récolte désormais 48 % des intentions de vote contre 45 % pour le candidat républicain.

Les données de Gallup pourraient servir à confirmer le diagnostic de la plupart des analystes après le discours de Barack Obama à Charlotte: dans la bataille des conventions, les démocrates ont battu les républicains en présentant une série d'orateurs plus soucieux de vanter leur candidat présidentiel que de rehausser leur propre profil.

Mais la mauvaise nouvelle de la journée pourrait stopper tout élan issu de la convention républicaine. Selon le département du Travail, l'économie américaine n'a créé que 96 000 emplois en août, un résultat décevant qui semble indiquer un essoufflement de la reprise.

Le taux de chômage officiel aux États-Unis est par ailleurs revenu, en août, à 8,1 %, le plus bas niveau depuis l'arrivée de Barack Obama à la Maison-Blanche en janvier 2009. Mais le président ne peut guère se réjouir de cette baisse de 0,2 %, qui est attribuable à une diminution de la population active.

«Nous savons que ce n'est pas assez bon, a-t-il d'ailleurs déclaré hier lors d'une assemblée électorale au New Hampshire. Nous avons besoin de créer davantage d'emplois et plus rapidement. Nous avons besoin de combler le vide créé par la récession plus rapidement. Et nous avons besoin de sortir de la crise plus forts que lorsque nous sommes arrivés», a-t-il ajouté en reprochant aux républicains du Congrès de bloquer son plan emploi.

Mitt Romney a ironisé en commentant les nouvelles données de l'emploi, qui ont été annoncées à 8h30.

«Si, hier soir, c'était la fête, ce matin, c'est la gueule de bois. Les promesses et la politique du président Barack Obama n'ont pas fonctionné. Nous n'allons pas mieux aujourd'hui qu'il y a quatre jours», a-t-il déclaré.

Le candidat républicain a promis la création de 12 millions d'emplois s'il est élu.

«Les temps sont durs pour la classe moyenne», a-t-il déclaré lors d'un déplacement à Sioux City, dans l'Iowa. «Je ne pense pas que les Américains veulent encore de quatre années comme ces quatre dernières. Ils veulent voir leurs enfants sortir de l'école et pouvoir trouver du travail. Ils veulent voir leurs revenus croître de nouveau.»

Après les conventions des deux grands partis, la course à la Maison-Blanche entre dans la dernière ligne droite. Trois débats télévisés marqueront l'affrontement entre les deux candidats présidentiels en octobre.

Bilan de la convention démocrate

Les grands gagnants

Bill Clinton

Sa réconciliation avec Barack Obama lui a permis d'avoir une place de choix: orateur-vedette de la deuxième journée. Il en a fait bon usage. Son discours a été le plus enthousiasmant de la convention. Il a redoré son blason et donné un solide coup de pouce au président.

Michelle Obama

Le discours d'Ann Romney, lors de la convention républicaine, avait été un succès. Celui de Michelle Obama a été encore plus efficace. Son portrait intimiste du président - livré de façon plus naturelle que la femme de son rival - aura-t-il su convaincre certains sceptiques?

Les grands perdants

Mitt Romney

La convention des démocrates a été plus réussie que celle des républicains. Et Mitt Romney y a été diabolisé avec succès. Il avait pourtant besoin que Barack Obama glisse sur une pelure de banane, car il peine à le devancer dans les sondages malgré le piètre état de l'économie.

Les manifestants

Presque tous les grands ténors démocrates ont tiré leur épingle du jeu. Même Joe Biden, pourtant connu pour ses gaffes! Ceux qui n'ont pas su profiter de l'événement, ce sont les manifestants. Ils étaient peu nombreux et ont eu du mal à faire passer leur message.

Avec la collaboration d'Alexandre Sirois

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