Le candidat républicain à la présidentielle américaine Mitt Romney, a été chaleureusement accueilli lundi en Pologne, à Gdansk, lors de sa première visite derrière l'ex-rideau de fer par l'ancien chef historique du syndicat Solidarité, Lech Walesa, icône de la lutte contre le communisme.

Après la Grande-Bretagne et Israël, M. Romney a choisi un pays qui a des relations tendues avec la Russie et est désormais un pilier de l'OTAN et de l'UE, pour la dernière étape de sa tournée à l'étranger destinée à renforcer sa stature présidentielle.

Lech Walesa, premier président de la Pologne démocratiquement élu en 1990, prix Nobel de la paix en 1983, qui avait snobé le président démocrate Barack Obama lors de sa visite en Pologne en 2011, n'a pas caché son admiration pour Mitt Romney après s'être entretenu avec lui.

Il a estimé qu'il serait « déplacé » de soutenir directement le candidat républicain, mais a reconnu devant la presse qu'il était « très enthousiaste ».

« Nous avons la même façon de penser, nous avons la même vision des solutions à proposer pour le 21e siècle basées sur des valeurs (...) et sur des gens avec des valeurs », a-t-il déclaré.

« Il est très ouvert et pétri de valeurs morales, sa femme a toujours été à ses côtés, il a cinq enfants, on se ressemble beaucoup, je l'apprécie beaucoup et je suis content de l'avoir rencontré », a déclaré Walesa, lui-même père de huit enfants.

M. Romney, invité en Pologne par M. Walesa, n'a pas fait de déclarations à la presse, mais a pris la pose pour les photographes aux côtés de l'ancien ouvrier électricien.

Des images susceptibles de renforcer dans la classe populaire américaine la crédibilité du candidat républicain, entrepreneur capitaliste, à l'approche des élections du 6 novembre.

Un sondage publié par le New York Times et CBS le 19 juillet a montré que Romney remporterait les élections avec 45 % contre 43 % pour Obama si elles avaient lieu actuellement.

Une visite aux chantiers navals de Gdansk, berceau historique de Solidarnosc en 1980, premier syndicat indépendant à l'Est, acteur majeur de la chute du communisme en Pologne et qui devait mener par un effet domino à l'effondrement de l'URSS et à l'éclatement du bloc soviétique en 1991, était également au programme de cette première journée.

Romney a déposé une rose blanche au pied d'un monument dédié aux douzaines d'ouvriers victimes de la répression communiste lors des grandes grèves de Solidarnosc. Sa femme en a déposé une rouge.

« Bienvenue dans ma ville natale », avait lancé un peu plus tôt le premier ministre Donald Tusk, ancien militant de Solidarité, en accueillant M. Romney à l'hôtel de ville devant lequel environ un millier de personnes s'étaient rassemblées sous un soleil estival.

« Je soutiens Obama », a déclaré à l'AFP Agata Szczeszak-Brewer, une Polono-Américaine, professeur en vacances en Pologne, qui reproche à M. Romney de « ne pas être favorable à l'égalité des droits pour tout le monde quelle que soit son orientation sexuelle ».

« Obama est en train d'introduire le socialisme, je n'aime pas ça », a au contraire commenté Kuba Sinski, un Polonais expatrié en Floride.

Il s'est par ailleurs dit consterné par la gaffe du président Obama qui avait évoqué en mai les « camps polonais de la mort », au lieu de camps d'extermination nazis lors d'une cérémonie tenue en hommage posthume au résistant polonais Jan Karski.

Les Polonais ont toujours apprécié le président républicain Ronald Reagan pour son rôle dans la fin de la guerre froide, son soutien au syndicat Solidarité et la fermeté de son parti à l'égard de Moscou.

Après ses entretiens avec MM. Tusk et Walesa, le candidat à la Maison-Blanche devait déposer une gerbe au mémorial de la péninsule de Westerplatte où l'Allemagne nazie a attaqué la Pologne le 1er septembre 1939 déclenchant la Seconde Guerre mondiale.

Mardi, Mitt Romney doit rencontrer le président Bronislaw Komorowski à Varsovie et prononcer un discours qui pourrait lui donner l'occasion de s'en prendre à la Russie, un pays qu'il considère comme un adversaire géopolitique.