Le républicain Mitt Romney semblait assuré dimanche d'une large victoire dans l'élection primaire de Floride mardi, mais son principal adversaire Newt Gingrich lui a promis une bataille acharnée jusqu'à la convention du parti cet été.

Deux sondages sont venus ajouter dimanche à la confiance du camp Romney, dans cet Etat du sud-est des États-Unis, connu pour faire ou défaire les destins présidentiels.

Le premier attribue à l'ancien gouverneur du Massachusetts une avance de 15 points, à 42% des intentions de vote contre 27% à l'ancien président de la Chambre des représentants (sondage NBC/Marist). Le deuxième, réalisé pour cinq grands médias de Floride, donne 11 points d'avance à M. Romney (42% contre 31%).

Les deux autres candidats républicains, Rick Santorum et Ron Paul, sont loin derrière, à respectivement 16% et 11%, selon NBC.

Dimanche, Mitt Romney semblait déjà savourer sa victoire, lors d'une étape de campagne à Naples (sud-ouest de la Floride), où il a critiqué devant plus de 1000 personnes un rival qui «se trouve toujours des excuses pour tout».

Mais «il a du mal en Floride, parce que les gens ici ont regardé les débats, l'ont écouté, ont écouté les autres candidats, et ont dit, "Mitt Romney est celui que nous allons soutenir"», a déclaré M. Romney.

Newt Gingrich s'est cependant dit déterminé à poursuivre la course jusqu'à l'été.

«Nous irons jusqu'à la convention», a-t-il déclaré après avoir assisté à un office religieux dans une énorme église baptiste à Lutz (ouest de la Floride).

«Si vous prenez tous les votes non-Romney, il est très probable qu'il y aura une majorité de non-Romney à la convention. Mon travail, c'est de les convertir en majorité pro-Gingrich», a-t-il ajouté.

Une fois terminé le processus des primaires, qui ont lieu État par État, la convention républicaine doit désigner fin août celui qui sera opposé à Barack Obama pour l'élection présidentielle de novembre.

«Je pense que le parti républicain ne nommera pas un modéré du Massachusetts qui est pour l'avortement, pour le contrôle des armes et pour l'augmentation des impôts», a martelé M. Gingrich, opposant «la timidité d'un modéré» à «l'audace d'un conservateur à la Reagan, prêt à être un visionnaire».

Samedi, M. Gingrich avait déjà suggéré aux partisans du chrétien conservateur Rick Santorum de voter pour lui en Floride.

La Floride est le quatrième État à organiser ses primaires, et la bataille a été rude.

Après la victoire de Newt Gingrich en Caroline du Sud, Mitt Romney a revu sa stratégie, est devenu plus agressif. Il a ferraillé pied à pied dans les deux débats télévisés de Floride, a multiplié les attaques directes contre M. Gingrich.

L'ex-président de la Chambre a également essuyé un barrage de spots électoraux extrêmement critiques, financés par le camp Romney sur les télévisions et radios locales.

Le camp Gingrich a fait de même, mais à moindre échelle.

Mitt Romney et son super PAC (comité d'action politique) ont englouti dans ces publicités 13,8 millions de dollars, presque quatre fois plus que le camp Gingrich (3,8 millions).

La primaire de Floride est particulièrement importante, en raison de son poids électoral (plus que les populations des trois États qui ont déjà voté) et de l'élan qu'elle donnera au gagnant.

Les trois premiers scrutins dans l'Iowa, le New Hampshire et la Caroline du Sud ont été respectivement gagnés par Rick Santorum, Mitt Romney et Newt Gingrich.

Dimanche, M. Santorum n'a pas fait campagne, pour rester au chevet de sa fille de 3 ans, hospitalisée, selon un porte-parole.

Ron Paul faisait campagne dans le Maine, un État où il espère un bon score.