L'armée russe a indiqué jeudi avoir frappé des unités de combattants de l'organisation État islamique (EI) tentant de fuir leur bastion de Raqa en Syrie, dont se rapprochent les forces soutenues par les États-Unis.

Ces frappes sur des convois de l'EI quittant Raqa par le sud en direction de la cité antique de Palmyre ont eu lieu le 25 mai et dans les nuits du 29 et 30 mai, selon un communiqué du ministère russe de la Défense.

Elles ont permis l'élimination de plus de 80 jihadistes et de dizaines de voitures et d'unités d'équipement militaire, selon la même source.

La Russie avait déjà annoncé mercredi avoir tiré depuis un sous-marin et une frégate déployés en mer Méditerranée plusieurs missiles de croisière Kalibr contre des cibles de l'EI, une première depuis novembre 2016.

Un bataillon de combattants arabes antidjihadistes soutenus par les États-Unis s'est rapproché mardi de la périphérie est de Raqa, principal bastion des djihadistes de l'EI en Syrie.

L'étau se resserre autour de Raqa, mais les forces antidjihadistes sont encore loin de pouvoir déclencher l'assaut sur la ville, le côté sud de la ville échappant encore à leur contrôle.

La Russie a lancé en septembre 2015 une campagne de frappes en Syrie en soutien au régime du président Bachar al-Assad. Une trêve a été conclue en décembre 2016 entre les forces loyales au régime et les rebelles, mais elle ne s'applique pas aux djihadistes de l'État islamique.

La fuite des civils s'accélère en prévision de l'offensive sur Raqa

La fuite des civils syriens s'accélère alors que se précise l'offensive contre Raqa, bastion de l'EI, et quelque 800 personnes arrivent quotidiennement dans le camp de déplacés d'Aïn Issa, à une trentaine de kilomètres au nord de Raqa, a indiqué jeudi à Paris Médecins sans frontières (MSF).

«800 personnes par jour arrivent dans le camp», et la situation est difficile faute de moyens humanitaires, a expliqué à des journalistes Natalie Roberts, de la cellule urgence de l'organisation humanitaire.

Quelque 10 000 personnes sont arrivées au cours des dernières semaines dans ce camp, sous contrôle des FDS (Forces démocratiques syriennes), une alliance de combattants kurdes et arabes soutenue par la coalition internationale antidjihadiste.

«Les gens restent bloqués à l'extérieur du périmètre du camp, car les procédures de contrôle et d'enregistrement prennent du temps», a ajouté Mme Roberts, en évoquant les conditions de vie très précaires compte tenu de la chaleur, du manque d'eau et de tentes. L'ONU n'est pas présente sur place.

«Les gens se disent que c'est le moment de fuir Raqa, alors que le front se rapproche. C'est compliqué de sortir de la ville, il faut payer des passeurs et il y a un gros problème de mines», a-t-elle indiqué.

À la mi-mai, le directeur du camp, Jalal al-Ayyaf, avait estimé à plus de 20 000 personnes le nombre de déplacés.