L'Irak a affirmé mercredi que plusieurs chefs du groupe djihadiste État islamique, dont l'un présenté comme son numéro 2, avaient été visés par une frappe aérienne de la coalition internationale dans le nord-ouest du pays, mais l'armée américaine a émis des doutes sur cette information.

«Sur la base d'informations précises des services de renseignements, une frappe aérienne a été menée par la coalition internationale, visant Abou Alaa al-Afari, le numéro 2 de l'organisation terroriste Daech» (acronyme arabe du groupe État islamique), a affirmé le ministère de la Défense.

Le communiqué du ministère ne dit pas clairement si Afari a été tué par ce raid mené sur un rassemblement à la Mosquée des martyrs à Tal Afar, une des premières villes que l'EI avait prises en juin 2014. Elle est située à 400 km au nord de Bagdad.

Réagissant à l'annonce de Bagdad, le commandement militaire américain au Moyen-Orient (CENTCOM), qui supervise la campagne aérienne de la coalition internationale contre l'EI, a démenti le bombardement d'une mosquée en Irak par la coalition.

«Nous pouvons confirmer que les avions de la coalition n'ont pas bombardé de mosquée, comme l'ont affirmé certains médias», a indiqué le Centcom dans un communiqué.

Il a en outre affirmé «ne pas disposer d'informations permettant de corroborer» le fait que le numéro 2 de l'EI aurait été tué dans l'attaque de Tal Afar.

Le texte du ministère irakien de la Défense ne précise pas quand le raid a été mené mais il est accompagné d'une vidéo du présumé lieu touché: un bâtiment détruit dans une zone apparemment peu peuplée.

Le ministère affirme par ailleurs que la frappe à Tal Afar a visé un juge de l'EI et un «grand nombre de membres de l'organisation».

La coalition dirigée par les États-Unis bombarde depuis septembre les positions de l'EI en Irak et en Syrie.

Le nom d'Afari était apparu le mois dernier dans des informations de presse laissant entendre que le chef de l'EI, Abou Bakr al-Baghdadi, avait été blessé par une frappe de la coalition et qu'il avait remis les rênes de l'organisation à Afari.

Le Pentagone a néanmoins indiqué qu'il n'y avait aucune raison de penser que Baghdadi avait été blessé.

Le département américain de la Justice offre jusqu'à 7 millions de dollars pour des informations conduisant à Afari, qui est présenté dans la liste Rewards for Justice sous le nom de Abd Al-Rahman Mustafa Al-Qaduli.

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Abdel Rahmane al-Qadouli

Le département américain de la Justice offre jusqu'à 7 millions de dollars pour des informations conduisant à Afari, qui est présenté dans la liste «Rewards for justice» sous le nom de Abd Al-Rahman Mustafa Al-Qaduli.