Le groupe djihadiste État islamique (EI) a publié samedi une vidéo montrant selon eux ses combattants détruisant des oeuvres d'art dans la cité antique assyrienne de Nimroud, en Irak, avant de faire exploser le site archéologique.

Selon les images, non datées, Nimroud, située à une trentaine de kilomètres au sud-est de Mossoul (nord), le long des rives du Tigre, a été complètement rasée.

La destruction de la cité avait été rapportée il y a plus d'un mois, et l'UNESCO avait dénoncé un «crime de guerre», mais on ignorait jusqu'alors l'étendue des dégâts.

«Dès que nous pouvons détruire les signes de l'idolâtrie et étendre le monothéisme, nous le ferons», promet un djihadiste à la fin de la vidéo.

Sur les images, des djihadistes détruisent à la hache bas-reliefs et statues. Puis ils amassent des barils remplis de poudre dans une pièce dont les murs faits de plaques de gypse sont magnifiquement sculptés de représentations des divinités assyriennes.

Enfin, une énorme explosion emporte le site dans un nuage de poussière et de poudre.

Pour les extrémistes de l'EI, qui se sont emparés depuis juin de vastes pans de territoire en Irak et en Syrie voisine, sur lesquels ils ont proclamé un «califat», les statues ou encore les mausolées représentent des lieux d'idolâtrie qui doivent être détruits.

Nimroud, une cité fondée au 13e siècle av. J.-C. et l'une des villes phares de l'empire assyrien, était l'un des sites archéologiques les plus célèbres d'Irak, un pays souvent décrit comme le berceau de la civilisation.

En 1988, plus de 600 bijoux, décorations et pierres précieuses, y avaient été exhumés, l'une des plus importantes découvertes archéologiques du XXe siècle.

Les djihadistes avaient, fin février, réduit en miettes des trésors archéologiques dans le musée de Mossoul.

Nouvelle vidéo d'exécutions

La branche égyptienne du groupe djihadiste État islamique (EI) a diffusé une nouvelle vidéo montrant une décapitation, ainsi que l'exécution d'un soldat égyptien, enlevé lors d'une attaque dans la péninsule du Sinaï.

La vidéo, diffusée dans la nuit de vendredi à samedi sur les réseaux sociaux, ne fournit aucune information au sujet de l'individu décapité. Mais par le passé les djihadistes d'Ansar Beït al-Maqdess ont réservé ce mode d'exécution aux «espions» qu'ils accusent de collaborer avec les armées égyptienne et israélienne.

Le groupe, récemment rebaptisé «Province du Sinaï», a revendiqué la plupart des attentats spectaculaires et particulièrement meurtriers qui secouent le nord du Sinaï depuis que l'armée a destitué le président islamiste Mohamed Morsi en juillet 2013.

Dans la vidéo, le soldat égyptien décline son identité et affirme avoir été capturé lors d'une attaque ayant visé un poste de contrôle routier de l'armée le 2 avril, dans le nord du Sinaï.

Ce jour-là, au moins deux civils et 15 soldats ont péri dans plusieurs attaques manifestement coordonnées, visant cinq postes de contrôle routiers de l'armée au sud de Cheikh Zuwaïd, près de Al-Arich, le chef-lieu de la province du Nord-Sinaï.

Dans la vidéo, le soldat explique que lors de l'assaut, les djihadistes se sont emparés de deux chars et des armes du point de contrôle. Il est ensuite fusillé par un homme masqué, qui vient tout juste de décapiter l'autre homme à ses côtés.

Le corps du soldat fusillé avait été retrouvé au lendemain des attaques du 2 avril, selon un responsable de la sécurité.

Ansar Beït al-Maqdess (Partisans de Jérusalem, en arabe) s'est rebaptisé Province du Sinaï quand il a fait allégeance à l'EI, pour signifier que cette péninsule fait partie du califat autoproclamé par le groupe radical sur une partie de la Syrie et de l'Irak.

Les groupes djihadistes disent agir en représailles à la sanglante répression qui s'est abattue sur les pro-Morsi depuis l'éviction du président islamiste et qui a fait plusieurs centaines de morts.