Ottawa privilégie plutôt maintenant la thèse selon laquelle la Canado-Israélienne Gill Rosenberg n'a pas été enlevée par des islamistes, a appris La Presse Canadienne.

Un responsable du gouvernement canadien, qui n'était pas autorisé à parler publiquement du dossier, a indiqué qu'Ottawa ne retenait pas pour l'instant la thèse de l'enlèvement. Un peu plus tôt, lundi, les ministres de la Sécurité publique, Steven Blaney, et des Affaires étrangères, John Baird, demandaient aux Canadiens de ne pas imiter Mme Rosenberg en voulant se rendre en Syrie et en Irak combattre le terrorisme.

Officiellement, le gouvernement canadien tentait lundi d'obtenir plus d'informations sur le sort de Mme Rosenberg, qui a joint les rangs des combattants kurdes contre le groupe État islamique (ÉI).

C'est le Jerusalem Post qui avait signalé dimanche l'enlèvement de Mme Rosenberg, sur la base de sites internet «connus pour être proches» des djihadistes del'EI. Mais d'autres médias sociaux semblaient indiquer lundi que Mme Rosenberg était libre, et qu'elle menait la lutte sur le terrain avec ses camarades peshmergas.

Dans un message publié lundi, un blogueur de Washington indique que Mme Rosenberg est en sûreté et qu'elle n'avait jamais été dans la région de Kobané, où on croyait qu'elle avait été enlevée. Des affrontements armés ont eu lieu entre des membres de l'EI et des combattants kurdes autour de la ville syrienne de Kobané, près de la frontière avec la Turquie.

Mutlu Civiroglu, qui se décrit comme un journaliste et un expert du dossier kurde, écrit qu'il a parlé avec le chef de la défense kurde à Kobané, qui l'a assuré que la Canadienne n'a jamais mis les pieds dans la région. M. Civiroglu soutient aussi avoir parlé avec une autre responsable kurde, qui dit avoir rencontré Gill Rosenberg dimanche.

«Cette responsable, qui préfère garder l'anonymat parce qu'elle n'est pas autorisée à parler, a soutenu que Gill est en sûreté et qu'elle veut rassurer ses proches», écrit M. Civiroglu. Selon lui, ses deux sources kurdes croient que toute cette histoire constitue une manoeuvre de propagande menée par les djihadistes. L'une des deux sources se demande ainsi pourquoi les ravisseurs n'ont toujours pas publié une photo de Mme Rosenberg.

Deux autres messages publiés sur Facebook dimanche et lundi indiquent aussi que l'Israélo-Canadienne est saine et sauve, mais qu'elle n'a plus d'accès à internet, alors qu'elle donnait régulièrement de ses nouvelles via ce média social.

Selon une télévision israélienne, la femme de 31 ans, née au Canada mais qui a été militaire en Israël, est arrivée en Irak au début de novembre pour joindre les rangs des combattants kurdes. Elle aurait déjà été pilote au Canada, et aurait purgé une peine de prison aux États-Unis pour une affaire de fraude téléphonique, selon la télévision israélienne.

Mme Rosenberg a par ailleurs indiqué à Radio Israël qu'elle avait contacté les combattants kurdes sur Facebook. «J'ai passé quelques jours dans les montagnes avec la guérilla, avant de passer la frontière», a-t-elle raconté en hébreu.