L'organisation de défense des droits de l'Homme Human Rights Watch (HRW) a appelé samedi le gouvernement provisoire tunisien à «ouvrir des enquêtes indépendantes, rapides et globales, sur les troubles sociaux au cours desquels les forces de l'ordre ont tué des manifestants désarmés».

HRW a présenté lors d'une conférence de presse à Tunis un rapport sur la répression des manifestations qui ont précédé la chute du président Zine el-Abidine Ben Ali. L'organisation demande que les auteurs des coups de feu soient identifiés, ainsi que les donneurs d'ordres.

Selon son rapport, «les forces de sécurité tunisiennes ont eu recours à la force excessive dans la répression des manifestations des villes de Tala et de Kasserine, ce qui a eu pour conséquence la mort de 21 personnes au moins par armes à feu, uniquement dans ces deux villes entre le 8 et le 12 janvier 2011».

Le rapport fait état d'autres décès à Tunis, Menzel Bouzayane, Douz, Regueb, Bizerte et Zarzis, reprenant le bilan des autorités tunisiennes de 78 morts et 94 blessés.

«Nous sommes parvenus, à travers nos rencontres avec les familles des victimes et les rapports médicaux dont nous avons pris connaissance, à mesurer l'ampleur de la force meurtrière», a déclaré Daniel Williams, chercheur à HRW. Selon lui, «les blessures à balles réelles ont ciblé soit la tête, soit le cou, soit le visage, ce qui n'est pas conforme aux législations internationales sur l'utilisation de la force».