Des dizaines de milliers de Palestiniens ont marché dans les rues de la Cisjordanie hier pour appuyer la tentative palestinienne d'adhérer à l'ONU comme État cette semaine. Retour sur l'initiative palestinienne en quatre symboles.

194

La campagne «Palestine, 194e État» bat son plein depuis deux semaines. Le chiffre a une double connotation pour les Palestiniens: celle d'un État et d'une résolution. Si la Palestine devenait le prochain État membre de l'ONU, elle serait le 194e pays à se joindre à l'organisation mondiale. Mais le nombre est aussi depuis longtemps brandi par les Palestiniens pour rappeler la résolution 194, adoptée en 1948. Le texte, souvent appelé «le droit au retour», aborde la question d'un retour ou d'une indemnisation des réfugiés palestiniens.

Un siège

Lundi, une chaise bleue de 3,5 m de hauteur a été placée au coeur de Ramallah, siège de l'Autorité palestinienne. Si l'Organisation de libération de la Palestine possède déjà un statut d'observateur en tant qu'entité, les Palestiniens ne désespèrent pas d'obtenir un «vrai» siège bleu ciel à l'ONU pour un État. Mais le symbole fait aussi l'objet de railleries. Une vidéo mise en ligne et dont les auteurs seraient de jeunes Palestiniens se moque de cette «chaise bleue magique». «Nous sommes un peuple tombé amoureux des chaises», chante une voix féminine en arabe. S'ils appuient en grande majorité l'initiative à l'ONU, les Palestiniens sont conscients que le geste n'apportera pas de changement positif concret à court terme.

Drapeaux

Hier, les manifestants ont brandi le drapeau rouge, noir, blanc et vert au cours des grandes marches palestiniennes. L'étendard est devenu le symbole d'un futur État palestinien. Une entreprise familiale d'Hébron a affirmé à CNN avoir assemblé 15 000 drapeaux palestiniens au cours des dernières semaines, en prévision de manifestations massives qui devraient entourer le vote à l'ONU. Mais certaines routes de Cisjordanie sont quant à elles décorées de drapeaux israéliens. Des manifestants nationalistes ont agité le drapeau de l'État hébreu près des colonies mardi, dans une manifestation contre l'initiative palestinienne. Plusieurs craignent une escalade des tensions entre les colons israéliens et les militants palestiniens au cours des prochains jours.

Mouqata'a

La nouvelle «mouqata'a», quartier général de l'Autorité palestinienne, a été le point de départ de la grande marche à Ramallah hier. Yasser Arafat y a passé les dernières années de sa vie assiégé par l'armée israélienne. Le bâtiment a été reconstruit et a maintenant une allure moderne, dans une ville où les nouveaux commerces et restaurants ne cessent de voir le jour. Mais si les économistes saluent la bonne gouvernance des dirigeants palestiniens, un possible retrait des dons internationaux suivant un vote à l'ONU laisse entrevoir un grand casse-tête financier et politique pour l'Autorité palestinienne.