Donald Trump, dernièrement plutôt élogieux à l'égard des efforts chinois pour faire pression sur la Corée du Nord, a vivement dénoncé jeudi la position de Pékin qui empêche selon lui toute «solution amicale» dans le dossier nucléaire nord-coréen.

«Pris la MAIN DANS LE SAC», a lancé le président américain sur Twitter, se disant «très déçu de voir la Chine permettre au pétrole d'entrer en Corée du Nord».

«Il n'y aura jamais de solution amicale au problème avec la Corée du Nord si cela se poursuit», a-t-il menacé. Il n'a pas clairement brandi la menace de frappes militaires, mais Donald Trump a déjà, ces derniers mois, promis de «détruire totalement» la Corée du Nord en cas d'attaque initiale de la part du régime de Kim Jong-Un.

Un responsable du département d'État a précisé plus tard que les États-Unis avaient des informations selon lesquelles «certains navires se livraient à des activités prohibées par l'ONU y compris des transbordement de produits pétroliers raffinés entre deux vaisseaux et le transport de charbon provenant de la Corée du Nord».

«Nous avons des preuves que certains des vaisseaux engagés dans ces activités sont la propriétés de sociétés de plusieurs pays y compris la Chine», a affirmé ce haut responsable, affirmant que les produits pétroliers sont indispensables à la survie du régime et de l'armée et que le charbon est l'une des principales sources de revenu de la dictature nord-coréenne.

«Nous condamnons ces actes et nous espérons que les membres du Conseil de sécurité des Nations unies, y compris la Chine, vont travailler plus étroitement ensemble pour faire cesser ces activités de contrebande», a ajouté ce responsable.

Il a une nouvelle fois enjoint les partenaires internationaux des États-Unis «à continuer à exercer le maximum de pression sur la Corée du Nord pour qu'elle abandonne ses programmes d'armement nucléaire et de missiles balistiques. Et il a enjoint encore une fois la Chine à abandonner tous liens économiques avec Pyongyang pour forcer le régime à venir s'asseoir à la table de négociation.

Le Conseil de sécurité de l'ONU a durci le 22 décembre les sanctions contre la Corée du Nord par un vote unanime sur une résolution américaine, après des négociations entre les États-Unis et la Chine, considérée comme le principal partenaire commercial du pays reclus.

La nouvelle résolution, qui dénonce les essais nucléaires et balistiques de Pyongyang, alourdit les sanctions précédentes en amenuisant davantage les livraisons de pétrole brut et raffiné qui proviennent majoritairement de Chine.

Jeudi, l'ONU a banni des ports mondiaux quatre navires nord-coréens soupçonnés de transport de marchandises interdites par des sanctions internationales contre Pyongyang, sans pouvoir en cibler six autres en raison d'une opposition de Pékin.

Quatre autres navires, battant pavillon des Comores, de Saint Kitts et Nevis, du Cambodge et de la Corée du Nord, avaient déjà été interdits de ports en octobre, une première dans l'Histoire des Nations unies.

Ces derniers mois, l'administration américaine s'est montrée plutôt satisfaite des efforts de la Chine, qui a voté en faveur des trois résolutions onusiennes adoptées depuis l'été, durcissant à chaque fois les sanctions contre Pyongyang.

Washington est persuadé que seule une vraie pression de la part des Chinois, et un embargo pétrolier strictement respecté, peuvent faire plier Kim Jong-Un et le pousser à négocier l'abandon de son programme nucléaire.

Pékin «a appliqué certaines interdictions d'importations et sanctions, mais peut et devrait continuer à faire plus», a estimé mercredi soir le chef de la diplomatie américaine Rex Tillerson dans une tribune publiée par le New York Times.