La Corée du Nord a exigé vendredi l'extradition du patron du renseignement sud-coréen, d'agents de la CIA américaine et d'un entrepreneur chinois qu'elle accuse d'avoir fomenté un complot pour assassiner le dirigeant nord-coréen Kim Jong-Un.

La semaine dernière, le puissant ministère nord-coréen de la Sécurité d'État avait affirmé avoir déjoué « un complot vicieux » pour assassiner le numéro un nord-coréen à l'aide d'une arme biochimique.

La Corée du Nord lançait ces accusations à un moment de fortes tensions sur la péninsule en raison des programmes nucléaire et balistique nord-coréens. Washington est aussi en train d'étudier l'opportunité de remettre la Corée du Nord sur sa liste des États soutenant le « terrorisme ».

Quelques semaines auparavant, le demi-frère en disgrâce du dirigeant nord-coréen, Kim Jong-Nam, avait été assassiné à Kuala Lumpur au VX, un agent neurotoxique puissant. La Corée du Sud avait imputé ce crime au régime de Pyongyang.

Le bureau central des procureurs de Corée du Nord a annoncé l'ouverture de poursuites contre les responsables de « terrorisme d'État » sur la personne de Kim Jong-Un.

Il cite le directeur du Service du renseignement national de Corée du Sud (NIS) Lee Byung-Ho, un chef d'équipe du NIS désigné sous le nom de famille Han, Jo Ki-Chol, agent de ce service, l'homme d'affaires chinois Xu Guanghai et des agents de la CIA, des « cerveaux » dont il ne cite pas le nom.

Le nouveau président sud-coréen Moon Jae-in vient de nommer un nouveau patron du NIS, Suh Hoon, mais celui-ci n'a pas encore pris ses fonctions.

« Nous appelons les autorités pertinentes à localiser immédiatement, à arrêter et à livrer » les individus en question, « cibles de lourds châtiments mérités », déclarent les procureurs nord-coréens dans un communiqué publié par les médias officiels.

« Aucun des auteurs brutaux de ce terrorisme d'État hideux visant au retrait du leadership suprême de la Corée du Nord ne peut survivre sur cette planète ».

La Corée du Nord est toujours techniquement en guerre avec la Corée du Sud et n'entretient aucune relation diplomatique avec Washington. La Chine est en revanche son principal allié.

Le ressortissant chinois est présenté comme le directeur général de l'entreprise de Qingdao NAZCA Trade Co. Des recherches effectuées par l'AFP dans des bases de données chinoises montrent qu'une société à ce nom a été créée le 7 mars, avec Xu pour représentant légal.

Le NIS n'a aucune information sur le projet supposé d'assassinat, selon un porte-parole.

La Corée du Nord avait déclaré qu'un Nord-Coréen du nom de Kim avait reçu des pots-de-vin pour exécuter l'attaque.

Mais une telle opération serait extrêmement difficile à réussir étant donné les mesures de sécurité draconiennes qui entourent le dirigeant nord-coréen et le degré extrême de surveillance à laquelle est soumise la population.