Le Directeur national du renseignement américain James Clapper a annoncé jeudi des «changements réels» dans les cinq années à venir pour empêcher de nouvelles fuites d'informations classées secret défense du type du scandale de WikiLeaks.

M. Clapper, qui dirige les agences de renseignement des États-Unis et est à ce titre le principal conseiller du président Barack Obama dans ce domaine, a parlé de l'affaire WikiLeaks, en 2010, comme d'un «événement épouvantable» qui a poussé les autorités américaines à «mettre en oeuvre des changements» dans la surveillance et le contrôle des médias.

«Mais nous devons faire davantage pour protéger les données et nous assurer que nous les partageons avec des personnes effectivement autorisées à les recevoir», a-t-il dit.

Intervenant devant le CSIS à Washington, un centre de réflexion sur les études stratégiques et internationales, il a précisé que des réformes étaient engagées pour «améliorer l'étiquetage, le marquage des données» afin de les suivre et de savoir avec qui elles sont partagées.

«Nous prévoyons que dans les cinq prochaines années, nous aurons réalisé des changements réels et visibles», a déclaré le patron du renseignement américain.

Une «nouvelle architecture» qui vise à «empêcher un nouvel événement comme WikiLeaks» - ce site internet qui a publié des dizaines de milliers de documents classés que Bradley Manning, ancien analyste du renseignement en Irak, est accusé d'avoir divulgués.

Cette réforme servira «à la fois à renforcer la sécurité et à promouvoir le partage» d'informations. «Si vous savez où vont les données et avec qui elles sont partagées, alors vous pouvez avancer», a dit M. Clapper, estimant que cela permettra aux autorités d'être «plus rapides et plus efficaces».

«L'objectif est de trouver ce Nirvana entre la responsabilité de partager et la nécessité de protéger» les informations, a-t-il ajouté.

«Franchement, nous avons toujours eu la responsabilité de détecter une menace interne (...) mais WikiLeaks a intensifié notre sensibilité dans ce domaine», a-t-il encore déclaré.

Bradley Manning, accusé d'être la taupe» de WikiLeaks, encourt l'emprisonnement à vie pour «collusion avec l'ennemi» s'il est traduit devant une cour martiale au printemps, comme cela est probable.