Le président élu François Hollande a déclaré lundi qu'il nommerait son premier ministre le 15 mai, jour de la passation des pouvoirs avec Nicolas Sarkozy, précisant qu'il privilégiait pour l'instant les dossiers internationaux.

Tout sourire devant les quelque 200 personnes, badauds et journalistes qui se pressaient devant le quartier général de campagne où il avait travaillé toute la journée, François Hollande a aussi reconnu avoir apprécié le geste de Nicolas Sarkozy l'invitant à commémorer avec lui le 8 mai, jugeant que c'est «une belle image» pour «la réconciliation».

«C'est une transition, je crois, qui est à l'honneur de la République», a-t-il ajouté.

«Le 15 mai, vous aurez le nom du premier ministre», a déclaré à la presse M. Hollande en sortant de son QG.

«Pas encore», a-t-il répondu à la question de savoir s'il avait songé à la constitution du gouvernement, dans des propos retransmis sur les chaînes de télévision. «Cela viendra quand je serai officiellement président de la République. Il faut attendre le 15 mai», a ajouté le candidat élu pour cinq ans avec 51,6% des voix.

«Je dois préparer un certain nombre de déplacements et de voyages», a-t-il ajouté, référence à sa rencontre à Berlin avec la chancelière allemande Angela Merkel immédiatement après son investiture, puis son baptême du feu diplomatique aux États-Unis pour le G20 et le sommet de l'OTAN.

«Pendant ces quelques jours, c'est essentiellement sur les dossiers internationaux que je suis mobilisé, parce que beaucoup de chefs d'États et de gouvernements veulent me connaître, veulent me présenter un certain nombre de dossiers qui leurs sont chers. Je dois les écouter», a-t-il dit.

Il a précisé qu'il y aurait «demain (mardi) une rencontre» entre son équipe et celle de M. Sarkozy.

«L'idée est d'obtenir les informations indispensables. Celles qui ne nous serons pas transmises, nous serons données de toutes façons le 15», a-t-il ajouté. «Pour les sommets internationaux» à venir, «il était important d'avoir tout de suite les documents de base», a-t-il souligné.

Le président nouvellement élu s'est livré pendant une vingtaine de minutes aux délices du bain de foule avant de regagner son domicile, tout proche, dans le XVe arrondissement de Paris.

Il a serré des mains, distribué des bises aux femmes et enfants qui se pressaient derrière les barrières dressées le long de ce QG où pendant plusieurs mois s'est élaborée la stratégie de la victoire.

Ayant pris place dans sa voiture - une grosse cylindrée grise - qui s'est mise à avancer lentement, il est même ressorti un moment pour, de nouveau, saluer la foule qui criait «merci, merci!», «Hollande, président!».