L'ONU table sur environ deux millions de cas de paludisme dans les six mois au Pakistan où l'aide internationale peine toujours à arriver, ont annoncé vendredi les agences humanitaires confrontées à une situation sans précédent, toujours «effrayante» dans le Sud.

«Nous entrons dans la saison du paludisme qui dure habituellement entre juin et septembre et nous pensons que nous allons avoir 2,2 millions de cas de paludisme dans les six mois, ce qui est un chiffre énorme», a expliqué le sous-directeur général de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), Eric Laroche dans un point de presse.

«Quand l'eau va se retirer, elle va faire apparaître les larves de moustiques» qui vont provoquer une explosion des cas de paludisme, a-t-il ajouté.

L'expert revient d'une visite dans le pays la semaine dernière, accompagné de deux autres responsables onusiens du Fonds mondial pour l'enfance (Unicef) et du Programme alimentaire mondial (PAM).

Tous trois se sont dits impressionnés par l'ampleur des dégâts causés par les inondations historiques qui frappent le Pakistan depuis la fin juillet ainsi que par la précarité dans laquelle vivent toujours les quelque 21 millions de sinistrés du pays.

«La situation reste effrayante dans le Sud», a insisté Eric Laroche qui estime «n'avoir jamais rien vu de comparable pendant ses 25 ans de carrière» dans l'humanitaire.

Face à l'ampleur de la catastrophe qui a ravagé une bande de 2000 km du nord au sud, «nous ne pouvons pas faire comme d'habitude», a reconnu le directeur des Programmes d'urgence de l'Unicef, Louis Georges Arsenault.

L'ONU a lancé un appel de fonds record de 2 milliards de dollars pour le Pakistan le 17 septembre. Toutefois, l'aide tarde à venir, en particulier pour le domaine de la santé, selon l'expert.

Les trois responsables onusiens, qui cherchent à mieux coordonner leurs efforts pour optimiser le peu de moyens dont disposent les agences, ont estimé vital de se concentrer sur la question rampante de la malnutrition après la destruction de nombreuses récoltes et dont les conséquences sur la santé peuvent être dramatiques, rendant des personnes encore plus vulnérables face à la maladie.