Au cours des derniers mois, plus de 40 acteurs haut placés du régime syrien - politiciens, militaires, diplomates et parlementaires - ont déserté Bachar al-Assad. Ajoutez à cela un attentat contre quatre proches collaborateurs du président et vous avez un régime ébranlé. Galerie des grandes pertes, mais aussi des fidèles parmi les fidèles d'un leader autoritaire mondialement contesté.
Les déserteurs
L'ancien ami: Manaf Tlass
Poste occupé: brigadier général de la Garde républicaine syrienne
Défection: juillet 2012
Le musulman sunnite Manaf Tlass, fils d'un des plus loyaux collaborateurs du père de Bachar al-Assad, l'ex-ministre de la Défense Mustafa Tlass, a été un ami personnel de Bachar al-Assad pendant de longues années. Son amitié avec le président s'est rompue tôt après le début du soulèvement, car M. Tlass était opposé à la dure réponse militaire du régime. Certains voient en lui un possible remplaçant d'Assad à la tête du pays.
Le premier ministre réticent: Riad Farid Hijab
Poste occupé: ministre de l'Agriculture de 2011 jusqu'à sa nomination au poste de premier ministre, en juin 2012
Défection: août 2012
Originaire de Deir-al-Zour, docteur en agriculture, ce musulman sunnite était un membre clé du parti Baas depuis la fin des années 90 et avait occupé notamment des postes de gouverneur avant de se joindre au cabinet des ministres après le début du soulèvement. Il avait été nommé premier ministre après les élections législatives de mai, décriées mondialement.
L'agent secret devenu diplomate: Nawaf Fares
Poste occupé: ambassadeur en Irak
Défection: 11 juillet 2012
Chef de la tribu Uqaydat du nord-est de la Syrie, ce poids lourd de l'élite musulmane sunnite a joué un rôle clé au sein du titanesque appareil sécuritaire syrien avant de devenir gouverneur dans plusieurs provinces et ambassadeur en Syrie en 2008. Il avait pour mandat de rebâtir les liens entre le régime al-Assad et le gouvernement irakien post-Saddam. «Le régime est mort», a-t-il dit en claquant la porte en juillet.
Les grands disparus
Le beau-frère: Assef Shawkat, tué dans un attentat le 18 juillet 2012
Poste occupé: sous-ministre de la Défense
Longtemps considéré comme l'un des éléments clés du régime, Assef Shawkat était le mari de la soeur de Bachar al-Assad, Bushra. Jusqu'à récemment, il était le grand patron des renseignements militaires, mais avait récemment été nommé sous-ministre de la Défense, un changement de rôle vu par plusieurs comme une rétrogradation. Assad lui aurait tenu rigueur après l'assassinat d'un commandant du Hezbollah dans une région dont il avait la responsabilité.
Le précieux conseiller: Hisham Ikhtiar, tué dans un attentat le 18 juillet 2012
Poste occupé: conseiller en sécurité nationale
À la tête des diverses agences de renseignement du pays, Hisham Ikhtiar avait la réputation d'être un dur. Il aurait notamment coordonné la dure répression des manifestations de Deraa, les premières du soulèvement. Il était aussi interdit de territoire aux États-Unis. Le pays de l'Oncle Sam le soupçonnait d'être un lien important de la Syrie avec les organisations terroristes de la région.
Le «cercle restreint» du président
Le frère: Maher al-Assad, chef de la Garde républicaine
Jeune frère de Bachar al-Assad, Maher a la réputation d'être au deuxième rang des hommes les plus puissants de toute la Syrie. Il est notamment à la tête de la Garde républicaine, un corps d'élite directement rattaché au président et qui a pour but de mater les menaces internes syriennes. Connu pour sa violence excessive et son instabilité émotionnelle, il aurait été celui qui a convaincu Bachar al-Assad de réprimer durement le soulèvement populaire.
Le cousin: Rami Makhlouf
Cousin de Bachar al-Assad, à la tête d'un empire économique, Rami Makhlouf est l'homme d'affaires derrière le régime Assad. Plusieurs allégations de corruption et de copinage pèsent sur lui. Il aurait notamment financé une grande partie des manifestations pro-Assad depuis le début du soulèvement contre le gouvernement en place.
La femme: Asma al-Assad
Fille d'un musulman chiite s'étant exilé sous le règne d'Assad père, Asma al-Assad, née en 1975, a convolé en justes noces avec Bachar, qu'elle a rencontré en Angleterre en 2000. Avant le début du soulèvement, elle était vue comme une bouffée d'air frais en Syrie, mais son soutien indéfectible à son mari lui attire aujourd'hui les critiques les plus acerbes.