Quelques centaines d'Égyptiens ont manifesté vendredi dans différents points du Caire contre ce qu'ils estiment être la mainmise des Frères musulmans sur les rouages de l'État après l'élection du président islamiste Mohamed Morsi, selon des journalistes de l'AFP.

Les autres grandes villes d'Égypte ont connu peu de manifestations et pas de violences, a affirmé l'agence de presse officielle Mana.

Au Caire, des échauffourées ont opposé des manifestants hostiles au président et d'autres qui lui sont favorables, selon des journalistes de l'AFP.

Les deux camps se sont ainsi jeté des projectiles sur l'emblématique place Tahrir, dans le centre de la capitale, qui avait été le lieu de la contestation ayant provoqué la chute de l'ancien président Hosni Moubarak.

«Le président a ses hommes qui le protègent», ont scandé les partisans de M. Morsi tandis que ses adversaires chantaient: «Il n'y a de Dieu que Dieu, et les Frères musulmans sont les ennemis de Dieu».

Sept personnes ont été blessées, dont deux par des tirs de chevrotine, a indiqué un responsable du ministère de la Santé cité par l'agence Mena. Auparavant, la télévision d'État avait annoncé que deux personnes avaient été légèrement blessées et transportées dans un hôpital.

Près du palais présidentiel, où M. Morsi a pris ses fonctions le 30 juin, quelque 200 manifestants ont scandé: «A bas le pouvoir du guide», en référence au chef des Frères musulmans.

À l'appel de différentes organisations hostiles aux islamistes, les manifestants réclament la dissolution du mouvement des Frères musulmans, illégal à leurs yeux, et une enquête sur ses financements.

Ils demandent aussi que le pouvoir législatif soit retiré à M. Morsi. Le président a en effet pris mi-août cette prérogative au haut conseil militaire, qui l'exerçait depuis la dissolution de l'Assemblée à la suite d'une décision de justice en juin.

Mercredi, le ministère égyptien de l'Intérieur avait mis en garde contre toute violence lors de ces rassemblements et les Frères musulmans ont décrété la mobilisation parmi leurs rangs pour protéger leurs permanences.

Les organisateurs avaient annoncé que leurs manifestations seraient pacifiques, mais les Frères musulmans les accusent d'être de mèche avec des ténors de l'ancien régime et de chercher à déstabiliser le pouvoir islamiste.

Plusieurs partis et mouvements issus de la révolte de janvier/février 2011 ont pris leurs distances avec ces rassemblements.