Les files d'attente s'allongent devant les stations-services à Tripoli depuis plusieurs jours, en raison d'un retard dans l'approvisionnement de la capitale en carburant, une crise aggravée par l'insécurité et des coupures quotidiennes d'électricité.

La crise a été provoquée initialement par un retard dans l'approvisionnement des stations-services, contraignant plusieurs d'entre elles à fermer.

Aucune explication n'a été donnée à ce retard. Mais les autorités affirment que la capitale dispose d'un stock suffisant de carburant. Toutefois, l'insécurité et des coupures fréquentes d'électricité ont contraint plusieurs stations-services à fermer, empirant la situation.

Des bagarres éclatent régulièrement, la plupart du temps à cause de personnes qui tentent de contourner la file d'attente. Certains n'hésitent pas à utiliser les armes.

Le gouvernement de transition, qui peine à rétablir l'ordre dans un pays livré à l'anarchie, a décidé cette semaine de déployer des forces de sécurité dans les stations-services pour organiser la distribution du carburant.

Depuis plusieurs jours, les Tripolitains sont obligés de passer plusieurs heures dans de longues files d'attente pour pouvoir faire le plein d'essence, l'attente pouvant s'allonger en cas de coupure d'électricité.

Car en raison des températures élevées, les appareils de climatisation tournent à plein régime et le pic de consommation pousse la Compagnie d'électricité à organiser des coupures allant de trois à sept heures par jour, voire plus.

La Libye fait face à une pénurie d'électricité depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011. Des centrales électriques ont été endommagées lors des huit mois de combats entre les forces pro-Kadhafi et la rébellion.

Des compagnies étrangères qui réparaient les centrales électriques ont quitté le pays après la flambée des violences et la multiplication des attaques contre les intérêts occidentaux.

L'agence libyenne Lana a indiqué mardi que le gouvernement avait formé deux Commissions ministérielles, l'une chargée de «trouver des solutions à la crise de l'électricité» et l'autre doit se pencher sur celle du carburant.

Riche pays pétrolier, la Libye importe 70 % de ses besoins en carburant. Le reste est produit notamment par la raffinerie de Zaouia(ouest).

Le pays fait face depuis dix mois à une crise pétrolière sans précédent, après le blocage des principaux ports pétroliers dans l'est du pays par des rebelles autonomistes, faisant chuter les exportations de 1,4 million de barils par jour à 200 000, voire moins.